Iran: Le régime a contribué au retour à la «loi de la jungle»
Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, à Genève, a estimé dans une tribune au « Monde » que « Parce que l’Iran embastille de manière systématique des universitaires, le pays est devenu « inaudible ».
Jean-François Bayart, professeur à l’IHEID, à Genève, a estimé dans une tribune au « Monde » que « Parce que l’Iran embastille de manière systématique des universitaires, le pays est devenu « inaudible ».
Le professeur français répond à la tribune du ministre des affaires étrangères du gouvernement iranien, publiée le 12 août dans le « Monde », disant que : «J’ai lu avec attention la tribune de Mohammad Javad Zarif dans Le Monde et j’en partage l’inquiétude».
Selon Jean-François Bayart : «Comme il (Mohammad Javad Zarif) l’écrit, nous sommes « confrontés à un choix décisif : maintenons-nous collectivement le respect de l’Etat de droit ou retournons-nous à la loi de la jungle ? ».
D’après le professeur à l’IHEID « les Iraniens puissent s’estimer grugés, dans la mesure où leur pays n’a jamais engrangé les bénéfices promis d’un accord qu’il a pour sa part respecté », ajoutant qu’ « En tant qu’analyste politique, je puis expliquer la colère ou la mise en œuvre de contre-stratégies qu’inspire cette frustration ».
Mais, malheureusement, le propos de Mohammad Javad Zarif est voué à rester inaudible en France bien qu’une partie non négligeable de sa classe politique et surtout de ses journalistes ou de ses universitaires soit ouverte à son argumentation, a indiqué Jean-François Bayart.
Car l’Iran qui a lui-même contribué à ce retour à la « loi de la jungle » en laissant en son sein des forces recourir à des mesures arbitraires et préjudiciables à sa propre réputation, a dit le professeur à l’IHEID. L’arrestation et la condamnation à de lourdes peines de prison d’universitaires étrangers, sous des accusations loufoques d’atteinte à la sécurité de l’Etat ou d’espionnage qui ne trompent personne, ont un effet dévastateur sur la crédibilité de sa politique étrangère, estime Jean-François Bayart.