Iran : 3 morts dans les protestations contre le décès de Mahsa Amini
Arrêtée pour « port de vêtements inappropriés », la jeune femme est tombée dans le coma et est morte quelques jours plus tard. L’affaire a ému l'ensemble du pays.
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La colère gronde en Iran. Trois personnes ont été tuées durant des manifestations au Kurdistan iranien, déclenchées samedi 17 septembre dans tout le pays, par la mort d'une jeune femme détenue, a annoncé, ce mardi, le gouverneur du Kurdistan. Sans donner plus de détails, il a qualifié ces morts de "suspectes, faisant partie d'un complot fomenté par l'ennemi", affirmant aussi que l'une des victimes avait été tuée par un type d'arme non utilisé par les forces iraniennes, selon l'agence de presse Fars, selon tf1info.
Mahsa Amini, âgée de 22 ans et originaire de la région du Kurdistan (nord-ouest), a été arrêtée par la police des mœurs, le 13 septembre à Téhéran, où elle était en visite avec sa famille, pour "port de vêtements inappropriés". La jeune femme est tombée dans le coma après son arrestation et est décédée trois jours plus tard à l'hôpital, selon la télévision d'État et sa famille. Des militants assurent qu'elle a souffert d'une blessure à la tête alors qu'elle était en détention. La police iranienne a rejeté ces accusations et une enquête a été ouverte.
Face à cette vague de colère, qui a aussi provoqué des critiques de hauts responsables iraniens contre la police des mœurs, le représentant du guide suprême Ali Khamenei au Kurdistan, Abdolreza Pourzahabi, s'est rendu lundi au domicile familial de Masha Amini, selon l'agence Tasnim. L'émissaire a déclaré à la famille que "des mesures seront prises" et que l'ayatollah Khamenei était "peiné" par ce décès, promettant de suivre "le dossier jusqu'au bout".
Rencontre de Macron avec le président iranien Raïssi
À l'étranger, la Haute Commissaire de l'ONU aux droits de l'Homme par intérim, Nada Al-Nashif, a exprimé "son inquiétude" face à la mort de Masha Amini, et "à la réaction violente des forces de sécurité aux manifestations", et réclamé une enquête "impartiale" et "indépendante". En marge de l'Assemblée générale de l'ONU à New York, le président français, Emmanuel Macron, a déclaré, après un entretien avec le président iranien, Ebrahim Raïssi, avoir "insisté sur le respect des droits des femmes" en Iran.
Par ailleurs, des dissidents iraniens et d'anciens prisonniers en Iran, dont une universitaire australo-britannique, ont annoncé mardi à New York le dépôt d'une plainte au civil visant Ebrahim Raïssi, attendu ce mercredi à l'Assemblée générale de l'ONU. Le président iranien est la cible de cette plainte, qui n'avait pas encore été rendue publique mardi soir par le tribunal civil fédéral de Manhattan, pour son rôle de juge en Iran dans les années 1980, lorsque des milliers de personnes y avaient été condamnées à mort, selon l'Union nationale pour la démocratie en Iran (Nufdi).