Iran: que peut changer la victoire à la présidentielle du réformateur Pezeshkian?
L'élection de ce réformateur et modéré de 69 ans pourrait signifier le retour de "relations constructives" avec les Etats-Unis, ennemi de l'Iran, mais aussi avec les pays européens afin de sortir le pays de son "isolement".
Un nouveau souffle pour l'Iran? Le réformateur Massoud Pezeshkian, qui plaide pour une ouverture vers l'Occident, a remporté samedi 6 juillet la présidentielle en Iran, face à l'ultraconservateur Saïd Jalili.
Organisée à la hâte après la mort en mai du président ultraconservateur Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère, la présidentielle s'est tenue dans un contexte de mécontentement populaire face à l'état de l'économie du pays frappée par des sanctions internationales.
A l'issue du second tour du scrutin vendredi, le lauréat a recueilli 53,6% des voix contre 44,3% à son adversaire, selon les résultats définitifs communiqués par les autorités électorales. Après un premier tour le 28 juin marqué par une forte abstention, la participation s'est établie à 49,8%.
Il s'agit d'une victoire surprise. Nul n'aurait en effet parié sur le député de Tabriz, la grande ville du nord-ouest de l'Iran, lorsque sa candidature a été acceptée par le Conseil des gardiens avec cinq autres candidats, tous conservateurs.
Massoud Pezeshkian n'est pas l'une des figures de proue des camps réformateur et modéré, mais il a reçu le soutien d'anciens présidents, le réformiste Mohammad Khatami et le modéré Hassan Rohani.
*Regard vers l'Occident*
Le scrutin en Iran était suivi avec attention à l'étranger alors que l'Iran, poids lourd du Moyen-Orient, est au coeur de plusieurs crises géopolitiques, de la guerre à Gaza au dossier nucléaire, dans lesquelles il s'oppose aux Occidentaux.
Appelé le "docteur" par beaucoup d'Iraniens, Massoud Pezeshkian est en faveur de "relations constructives" avec les Etats-Unis, ennemi de la République islamique d'Iran, et les pays européens afin de sortir le pays de son "isolement".
Il a ainsi promis de négocier avec Washington pour relancer les pourparlers sur le nucléaire iranien, au point mort depuis le retrait américain en 2018 d'un accord international conclu en 2015.