Israël envoie un émissaire au Qatar pour discuter d'un cessez-le-feu à Gaza
Le chef des services extérieurs israéliens est attendu vendredi à Doha pour y rencontrer Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, le Premier ministre du Qatar, selon une source proche des négociations. La date de la rencontre n'est pas connue.
Alors que les efforts de médiation menés par le Qatar, les Etats-Unis et l'Egypte se heurtent aux exigences inconciliables des deux camps, la guerre menace de prendre une dimension régionale avec des échanges de tirs quotidiens à la frontière nord d'Israël avec le Liban.
Jeudi, le Hezbollah libanais, un puissant mouvement islamiste allié du Hamas, a tiré plus de 200 roquettes et drones explosifs sur le nord d'Israël et le plateau syrien du Golan occupé.
En représailles, l'armée a annoncé avoir mené des frappes contre des "installations militaires" dans le sud du Liban.
"Dans la dure campagne contre le Liban, nous avons établi un principe: quiconque nous fait du mal est un homme mort", a affirmé M. Netanyahu.
Une délégation du Hamas a rencontré le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, pour discuter de la situation sur le terrain et des négociations à venir, a indiqué vendredi à l'AFP un responsable du mouvement palestinien.
La guerre a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées durant l'attaque, 116 sont toujours otages à Gaza, parmi lesquelles 42 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza qui a fait jusqu'à présent 38.011 morts, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
Après avoir progressé depuis le nord, l'armée a lancé le 7 mai une opération terrestre à Rafah, une ville frontalière avec l'Egypte, alors présentée comme la dernière étape de la guerre.
Mais les combats ont repris dans plusieurs régions que l'armée avait dit contrôler, notamment à Choujaïya, un quartier est de la ville de Gaza, dans le nord, où l'armée mène une opération terrestre appuyée par des bombardements depuis le 27 juin.
Vendredi, de nouveaux combats ont éclaté à Choujaïya entre soldats israéliens et combattants palestiniens, selon une source du Hamasm selon TV5monde.
Dans le sud, l'armée a émis lundi un ordre d'évacuation dans l'est de Rafah et de Khan Younès, qui laisse craindre de nouvelles opérations d'ampleur et a poussé à fuir des dizaines de milliers de Palestiniens, en quête d'abris et de nourriture.
Des témoins ont signalé vendredi des tirs d'artillerie israéliens et des frappes aériennes meurtrières à Khan Younès et à Rafah, où se déroulaient des combats au sol.
"Les équipes marchent sur de longues distances en transportant des corps à cause de la destruction des routes qui complique l'accès des ambulances", a déclaré à l'AFP un responsable de la Défense civile, Mohammed Al Mughair.
Au total, 1,9 million d'habitants de Gaza, soit 80% de la population, sont à présent déplacés, selon l'ONU, à travers le territoire assiégé.
L’Organisation mondiale de la santé a averti vendredi que le manque de carburant, récurrent depuis le début de la guerre, faisait courir un risque "catastrophique" au système de santé de Gaza.
"Beaucoup à faire"
Jeudi, le bureau de M. Netanyahu a annoncé que le Premier ministre avait fait part au président américain Joe Biden "de sa décision de dépêcher une délégation pour poursuivre les négociations en vue de la libération des otages", tout en rappelant la détermination d'Israël "à mettre un terme à la guerre seulement si tous ses objectifs sont remplis".
Les derniers éléments fournis par le Hamas "pourraient fournir la base nécessaire pour conclure un accord", a estimé un haut responsable américain, tout en prévenant qu'il restait "beaucoup à faire" et que ce serait "difficile".
Le Hamas de son côté réclame un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien de Gaza.
Jeudi, des milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Jérusalem contre le gouvernement et pour réclamer le retour des otages.
"Nous savons que les deux-tiers de la population comprennent que Netanyahu n'est pas qualifié pour nous diriger, pas en temps normal et certainement pas en période d'urgence", a lancé Shikma Bressler, une des dirigeantes du mouvement.