Cheikh Jarrah, le quartier au cœur des affrontements entre palestiniens et israéliens
Ce quartier de la partie orientale de la ville est devenu le symbole de la colonisation israélienne. Et le cri de ralliement de la jeunesse palestinienne.
L’escalade de la violence entre Israéliens et Palestiniens a atteint lundi 10 mai l’un des plus hauts niveaux de ces dernières années.
Aux heurts violents qui durent depuis un mois entre policiers israéliens et manifestants palestiniens à Jérusalem-Est se sont ajoutés des affrontements en Cisjordanie, ainsi que le tir d’une centaine de roquettes depuis Gaza et des frappes israéliennes ciblant le Hamas, qui ont fait au moins 20 morts dans l’enclave palestinienne.
Ces violences coïncidaient avec la « Journée de Jérusalem », qui commémore la prise par l’armée israélienne en 1967 de la partie orientale de la ville, occupée depuis lors. Elles marquaient surtout l’apogée d’un mois d’échauffourées, déclenchées par la menace d’expulsions de Palestiniens du quartier de Cheikh Jarrah. Comment cet ancien village, emblème d’une longue histoire d’expropriations, est-il devenu le nouveau centre des tensions israélo-palestiniennes ?
A quelque 500 mètres au nord de la porte de Damas de la Vieille Ville, le quartier Cheikh Jarrah porte le nom très symbolique d’un médecin personnel de Saladin, conquérant musulman qui ravit la cité aux Croisés en 1187. Etabli sur les flancs du mont Scopus, où se situe aujourd’hui l’université hébraïque de Jérusalem, sous l’Empire ottoman, le village a longtemps été composé de quelques maisons, de fermes et de terres agricoles où paissaient chèvres et moutons.