Israël inonde les tunnels du Hamas à Gaza : Une nouvelle tactique de guerre déployée
Après plusieurs mois de discussions, l'option a été mise en pratique. Ce mardi 30 janvier, l'armée israélienne a admis avoir inondé les tunnels du Hamas dans la bande de Gaza, l'un des principaux objectifs tactiques de la guerre.
Face à un ennemi qui opère à la fois en surface et en sous-sol, les forces israéliennes se battent depuis des mois dans une guerre urbaine intense. Elles doivent donc trouver les accès au réseau du Hamas pour traquer ce mouvement islamiste palestinien.
Dans un communiqué, l'armée a déclaré qu'elle envoyait "d'importantes quantités d'eau" dans les tunnels, dans le cadre d'une "gamme d'outils déployés (...) pour neutraliser la menace du réseau".
Initialement utilisé pour contourner le blocus imposé par Israël après la prise de pouvoir du Hamas en 2007, le dédale de galeries creusées sous la bande de Gaza, surnommé "le métro de Gaza" par Israël, a été étendu par le Hamas après la guerre de 2014. Ces tunnels permettent aux combattants du Hamas de lancer des roquettes sur Israël avant de se replier.
L'armée israélienne avait déjà découvert plus de 800 entrées de tunnels, dont 500 ont été détruites. Des otages israéliens libérés lors de la trêve de novembre ont également révélé avoir été retenus dans ces tunnels.
Les tunnels sont devenus une véritable obsession pour l'armée israélienne, qui justifie ainsi ses bombardements sur des hôpitaux et d'autres bâtiments civils présumés abriter des tunnels.
Pour anticiper les critiques sur les conséquences de cette méthode sur les populations civiles, l'armée a précisé que l'inondation des tunnels était réalisée de manière professionnelle, en analysant les caractéristiques du sol et des canalisations, afin de prévenir tout dommage aux nappes phréatiques.
Cependant, certaines sources scientifiques et humanitaires craignent une contamination des nappes phréatiques. La bande de Gaza, qui fait entre six et douze kilomètres de large, est déjà confrontée à la salinisation des nappes, exacerbée par la montée du niveau de la mer.
De plus, le réseau d'évacuation des eaux usées est défaillant et l'utilisation incontrôlée de pesticides et d'herbicides aggrave la situation.
En novembre, la coordinatrice humanitaire de l'ONU pour les Territoires palestiniens a exprimé sa crainte pour la qualité de l'eau, même pour les "générations futures". Elle a également averti que cette méthode risquait de "compromettre l'écosystème très fragile de Gaza".