Jacques Delors, architecte de l’Europe, s'éteint à 98 ans
Jacques Delors, figure emblématique de la construction européenne, père de l'euro, et ancien espoir présidentiel français de 1995, a rendu son dernier souffle mercredi à l'âge de 98 ans, laissant derrière lui un héritage politique majeur.
Jacques Delors, figure emblématique de la construction européenne, père de l'euro, et ancien espoir présidentiel français de 1995, a rendu son dernier souffle mercredi à l'âge de 98 ans, laissant derrière lui un héritage politique majeur.
La nouvelle de la disparition de l'ancien président de la Commission européenne a été annoncée par sa fille, Martine Aubry, maire de Lille, soulignant qu'il s'était éteint paisiblement dans son sommeil à son domicile parisien.
Jacques Delors, qualifié d'"inépuisable artisan de notre Europe" par le président français Emmanuel Macron, a laissé une marque indélébile sur le paysage politique européen. Le chancelier allemand Olaf Scholz le décrit comme un "visionnaire devenu un architecte de l'UE".
L'ancien ministre de l'Économie, ancien président de la Commission européenne de 1985 à 1995, avait décliné les espoirs de la gauche française en 1995 en refusant de se présenter à l'élection présidentielle malgré sa popularité.
Sa contribution à la construction européenne est incontestable, façonnant le marché unique, les accords de Schengen, le programme Erasmus, la réforme de la politique agricole commune, et en jetant les bases de l'Union économique et monétaire conduisant à la création de l'euro.
Sa vision et son engagement ont été salués par Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et Christine Lagarde, présidente de la BCE, qui a souligné son rôle crucial dans la création de la monnaie commune.
Jusqu'à ses derniers jours, Jacques Delors a plaidé pour l'unité européenne, appelant à la solidarité pendant la pandémie de Covid-19 en 2020.
Son renoncement spectaculaire à se présenter à l'élection présidentielle en 1995, après des mois de suspense, a marqué les esprits, mais Delors n'a jamais regretté sa décision, invoquant son souci d'indépendance.
Après sa carrière politique active, Delors a continué à défendre ses idéaux en tant que militant, s'engageant dans des centres de réflexion tels que "Club témoin" et "Institut Jacques-Delors", plaidant pour un renforcement du fédéralisme européen.
Sa disparition suscite une émotion profonde en Europe, où il a laissé une empreinte indélébile sur l'histoire politique du continent.