Jane Campion : portrait de la première femme à avoir remporté la Palme d’Or à Cannes
En ce 8 mars 2023, Arte met à l’honneur la cinéaste néo-zélandaise à travers son film « Portrait de femme » et un documentaire inédit de Julie Bertuccelli.
La cinéaste parle de sa vie, de son cinéma et du fait d’être femme dans ce monde. La réalisatrice néo-zélandaise Jane Campion, première femme à avoir remporté la palme d’or à Cannes (en 1993 pour La leçon de piano), on connaît l’excellent ouvrage du critique Michel Ciment, Jane Campion par Jane Campion.
Il était temps, dans ce monde du cinéma très machiste où la réalisatrice a dû batailler ferme pour s’imposer, qu’elle se mette à table exclusivement avec une femme pour évoquer la femme qu’elle est, indissociable de l’artiste qu’elle est devenue, apparue sur la scène ciné (en 1989, avec Sweetie), selon moustique.be.
La cinéaste néo-zélandaise, Jane Campion, se livre dans un portrait inspirant, précédé de “Portrait de femmes”, avec Nicole Kidman.
A-t-elle eu le choix ?
Jane Campion fut longtemps seule dans un monde d’hommes. Dès l’école de cinéma où, « entourée de garçons […] qui voulaient faire des films d’aventures », elle opte pour des histoires « trop intimes pour leur effleurer l’esprit », selon Telerama.
Sur les plateaux, elle doit s’imposer face à des techniciens qui prétendent lui apprendre son métier. En devenant, en 1993, la première femme — et la seule pendant presque trente ans — à décrocher la Palme d’or, à Cannes, pour La Leçon de piano, la Néo-Zélandaise se voit érigée en porte-voix de toutes les réalisatrices.
Au fil des ans, se sont inscrits dans cet espace des films rares, creusant les thèmes de la famille, de l’identité féminine, de la sexualité. Depuis Un ange à ma table, bouleversante biographie de « la romancière folle » Janet Frame, jusqu’au western The Power of The Dog, en passant par la série Top of the Lake.
Le film de Julie Bertuccelli enchevêtre extraits de films et interviews d’archives de la cinéaste. Cette « incorrigible romantique » y évoque ses tournages, ses héroïnes, sa vision du cinéma, le sens de la vie, ainsi que la perte cruelle d’un enfant. Le portrait passionnant d’une femme tranquillement puissante
Peu de temps après la sortie de « Virgin Suicides » de Sofia Coppola (2000), magnifique huis clos sur le mystère de l'adolescence, Jane Campion avait écrit à son actrice principale, Kirsten Dunst, pour saluer son talent. Une lettre que l'interprète de « Marie-Antoinette » relisait de temps en temps avec l'espoir de faire partie, un jour, de l'univers de la réalisatrice néo-zélandaise.