Jean-Jacques Beineix, réalisateur de « 37°2 le matin », est mort
Le cinéaste a succombé à 75 ans à une leucémie. Il laisse deux films phares, «Diva» et «37°2 le matin» qui a révélé Béatrice Dalle, et beaucoup de regrets.
Il ne fait pas toujours bon avoir raison trop tôt. On a souvent dit que les deux B, Luc Besson et Jean-Jacques Beineix, avaient révolutionné ensemble le cinéma français des années 1980. Ce n’est pas tout à fait vrai. Beineix, qui est mort d’une leucémie à l’âge de 75 ans jeudi 13 janvier à Paris entouré de sa femme Agnès et de sa fille Frida, a commencé seul, avec « Diva » en 1981, deux ans avant « Le dernier combat » et quatre ans avant « Subway », de Besson, qui doit beaucoup à son film.
« Diva » sort en mars 1981, deux mois avant l’élection de François Mitterrand. Le film ne marche d’abord pas, mais devient un mot de passe. Son énorme succès pour une première œuvre, deux millions d’entrées sur plus d’un an d’exploitation grâce à quatre Césars remportés en 1982, « Diva » le doit uniquement au bouche-à-oreille. Son cinéma totalement neuf, nourri de l’esthétique naissante des clips et de la pub, déplaît aux gardiens du temple : pour les enfants de la Nouvelle Vague, ce n’est pas un intello nourri à l’histoire du cinéma, mais un petit malin au style de pubard. Pour les classiques de l’époque, Sautet, Truffaut, Tavernier ou Miller, un cinéaste du look qui ne s’intéresse pas à l’humain. Selon .20minutes.fr