Jean-Louis Aubert fête ses 66 ans avec un show digital : «La vie est une succession de haies à surmonter»
Remis d’une opération à cœur ouvert, Jean-Louis Aubert va célébrer son anniversaire ce lundi avec un livestream en direct en réalité augmentée, qui utilise la même technologie que la série «Mandalorian» et le jeu vidéo Fortnite.
« Tu peux remettre l’Arizona derrière moi ? » Jean-Louis Aubert n’a pas traversé l’Atlantique. Il n’a même pas eu besoin de passer le périphérique. On le retrouve porte de Montreuil, à Paris (XXe), dans les locaux d’Adrénaline Studio, la société avec laquelle il a créé le show de ses deux dernières tournées solo, où il se démultiplie en hologrammes. Cette fois, il chante et joue de la guitare en marchant dans un désert américain, l’un des décors du live « Stream In The Night » qu’il donnera ce lundi soir pour son 66e anniversaire. Entre répétitions et réglages, le musicien revient sur son année douloureuse mais porteuse d’avenir.
Pourquoi s’offrir un livestream pour son anniversaire ?
JEAN-LOUIS AUBERT. Ah, mais c’est mon plus beau cadeau, un énorme jeu vidéo ! J’ai le trac et la pression. Il y a tant de choses à synchroniser, de dimensions à prendre en compte. Je viens ici tous les jours depuis un mois. Je culpabilise de le faire payer 19,50 euros alors que j’ai partagé tous mes lives gratuitement depuis un an, mais celui-ci coûte très cher. Même si on attire du monde, l’opération sera déficitaire. Ce n’est pas grave, on est créatifs, on se sert des handicaps de cette pandémie pour apprendre et avancer. Cette technologie permettra peut-être un jour d’éviter de prendre trois avions pour aller faire un clip.
Mais les livestreams ont-ils de l’avenir ?
Oui, si l’on propose des shows différents. Je n’aime pas les concerts que l’on reproduit et filme sans public. Dans un autre genre, celui de Billie Eilish, dont je suis fan, était spectaculaire, mais on la voyait à peine dans ses décors virtuels. J’ai préféré celui de Nick Cave seul au piano. Il ne faut pas perdre la tendresse et la proximité. Je ferais bien un truc comme lui au Bataclan.
Quand le premier confinement est tombé, vous avez été le premier à faire un live chez vous. Vous en faites toujours. Pourquoi ?
J’ai commencé parce que ma tournée des Zénith s’était arrêtée net. J’étais toujours dans l’énergie, le combat, je refusais ma solitude à la maison. Je suis parti sur Internet, j’ai posé mon smartphone devant moi et j’ai réalisé un fantasme en devenant cyber-troubadour. Les retours des gens sont incroyables : « Vous êtes sur ma table en formica à l’heure du repas et vous rythmez mes jours ».