JO 2024 : Sylla Défilera en casquette après l’interdiction du voile
L'athlète française Sounkamba Sylla, initialement interdite de porter le voile lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, pourra finalement défiler avec une casquette.
Cette décision fait suite à des négociations entre l'athlète, la Fédération française d’athlétisme (FFA), le comité national olympique et sportif français (CNOSF), et le ministère des Sports.
Le 24 juillet, Sylla a annoncé sur Instagram qu’un compromis avait été trouvé après que les autorités françaises aient interdit le port du voile lors des cérémonies olympiques en raison du principe de laïcité. « Nous avons trouvé un accord pour que je puisse participer avec une casquette », a-t-elle déclaré.
Cette mesure, qui vise à maintenir la « neutralité » des athlètes français lors des événements publics, est en application du principe de laïcité, stipulant que les signes religieux doivent être proscrits dans les événements officiels. En France, cette règle est en vigueur pour les fonctionnaires et les athlètes représentant l’équipe nationale, bien qu'elle ne s'applique pas aux athlètes étrangers. Rapporte Ouest-France.
La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a souligné que l'objectif était de permettre à Sylla de participer tout en respectant les principes de neutralité. « Nous voulons respecter ces principes tout en adoptant une attitude bienveillante et constructive », a-t-elle précisé.
Pour Amnesty International, l’interdiction du voile est jugée « discriminatoire ». L'organisation dénonce une incohérence entre les efforts affichés pour l’égalité des genres et les restrictions imposées aux athlètes musulmanes portant un couvre-chef religieux.
Sylla, qui avait porté un foulard lors des Mondiaux 2023 mais avait dû le retirer lors des Championnats d’Europe à Rome en juin, a trouvé dans la casquette une solution pour concilier ses convictions religieuses et les exigences de neutralité. Les réactions sont partagées, certains athlètes français ayant exprimé leur soutien à Sylla, tandis que des athlètes internationaux comme la boxeuse australienne Tina Rahini ont critiqué cette règle, affirmant qu’elle impose des sacrifices injustes aux athlètes.
Le ministère des Sports précise que cette règle s’applique uniquement aux engagements officiels et non au village olympique. La situation reste délicate, illustrant les tensions entre la laïcité, l'inclusion et la diversité dans le sport.