JO Paris 2024 : pourquoi les CRS menacent de bloquer le parcours de la flamme olympique
Enormes défis sont toujours affrontés par la France avant les prochains Jeux Olympiques…
En janvier, Gérald Darmanin avait promis une prime pour les forces de l’ordre mobilisées pendant les Jeux. Le syndicat Alliance réclame des garanties de la part de Bercy.
À bientôt trois mois des Jeux olympiques, les forces de l’ordre attendent toujours de savoir s’ils toucheront bien la prime promise par Gérald Darmanin en contrepartie de leur mobilisation pendant la période olympique. Fin janvier, le ministre de l’Intérieur avait annoncé que ses agents (police nationale, gendarmerie nationale, administration centrale et préfectures) mobilisés pendant les Jeux toucheront des primes exceptionnelles.
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Sur X, Gérald Darmanin avait écrit que des « moyens nécessaires [seraient] dégagés pour permettre à la fois la juste rémunération de [l’] engagement et le financement des mesures d’accompagnement social » des forces de l’ordre. Ces agents auront en effet une période de congés limitée pendant les Jeux et devront toucher une prime « à hauteur de 1000 euros » en contrepartie. Une prime qui monte à 1600 euros « pour les agents affectés dans un département qui accueille une épreuve olympique » et pour les « effectifs déplacés en renfort et pour les CRS ». Les policiers et gendarmes mobilisés en Île-de-France doivent toucher 300 euros supplémentaires.
Pas de réponse de Bercy
Selon le Parisien, ces annonces avaient d’abord réjoui Éric Henry, délégué national du syndicat Alliance Police nationale, qui avait coorganisé une journée de mobilisation en janvier pour alerter sur les conditions de travail des forces de l’ordre pendant les Jeux. « Maintenant, la parole publique qui a été donnée par monsieur Darmanin doit être validée par Bercy », interroge le syndicaliste, contacté par Le Parisien, qui s’inquiète des annonces de de Bruno Le Maire. En février, le ministre de l’Économie et des Finances avait annoncé vouloir réaliser un large plan d’économie, à hauteur de 10 milliards d’euros.
« Depuis ces annonces, on n’a pas eu de retour de Bercy et même des bruissements comme quoi on n’aurait pas nos primes. On ne doute pas de la parole de Gérald Darmanin, mais ça a l’air de bloquer du côté de Bercy », continue Éric Henry qui fait remarquer que l’année 2023 a été intense pour les forces de l’ordre entre les émeutes suite à la mort de Nahel, les manifestations, les rencontres sportives et l’augmentation des actes antisémites depuis le 7 octobre.
Une première action dans les Yvelines jeudi
Pour montrer leur mécontentement, Alliance et quatre autres syndicats de police appellent à un rassemblement ce jeudi 25 avril à 10 heures à Vélizy-Villacoublay (Yvelines). C’est ici que doit se terminer, en présence du directeur général de la Police nationale Frédéric Veaux, le parcours de la « flamme CRS », qui est partie en mars avant de parcourir 1000 kilomètres à travers le pays. « Cette flamme, c’est un symbole fort, celui de la solidarité et de l’entraide. Et tous les policiers, au-delà des CRS, on se retrouve dedans et on ne peut pas accepter d’être les dindons de la farce de la rigueur budgétaire. » Un autre rassemblement est prévu le 30 avril, devant le ministère des Finances à l’appel du syndicat Un1té (anciennement Unité SGP Police).
« Après les annonces de monsieur Darmanin, on pensait naïvement que c’était acté, qu’on pouvait être satisfait et qu’il y avait une reconnaissance de l’engagement de nos collègues pour les sacrifices faits pendant les Jeux. Mais ce n’est pas le cas », déplore Éric Henry auprès du Parisien. Le syndicat espère avoir une réponse de Bercy après cette action symbolique. Faute de quoi il pourrait appeler à perturber le parcours de la flamme olympique, qui doit arriver à Marseille le 8 mai. « Ne pas avoir de réponse, ce serait le manque de respect de trop. On n’exclut rien du tout. Toutes les possibilités sont sur la table. »