Joe Biden maintient le doute sur une candidature en 2024
Dans une interview accordée à CBS, le président américain a notamment assuré que son pays défendrait Taïwan en cas d'invasion chinoise. En revanche, il semble ne pas avoir tranché la question de la prochaine élection .
Ferme vis-à-vis de la Chine, optimiste sur le Covid mais mystérieux sur ses intentions en 2024. Le président Biden a multiplié les déclarations choc lors d'une interview diffusée dimanche 18 septembre, à moins de deux mois des élections de mi-mandat.
Lors d'un entretien très rare, donné à la chaîne CBS, le dirigeant démocrate a pour la première fois fait savoir qu'il n'avait pas décidé s'il comptait se représenter à la présidentielle américaine de 2024. «Est-ce une décision définitive que je me représenterai ? Cela reste à voir», a-t-il déclaré, tout en affirmant que cela était pour l'instant son «intention».
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Depuis son élection en novembre 2020, le président s'est pourtant projeté à multiples reprises jusque dans l'élection de 2024, indiquant qu'il choisirait à nouveau son actuelle vice-présidente, Kamala Harris, pour être sa colistière.
Le tout, pendant que son prédécesseur Donald Trump flirte ostensiblement avec l'idée de briguer un nouveau mandat.
Président le plus âgé jamais élu aux États-Unis, Joe Biden fêtera ses 80 ans le 20 novembre. Il aurait 82 ans au début d'un éventuel second mandat, et 86 ans à la fin, un sujet qui a longtemps été tabou dans son camp.
Lors de son interview, le locataire de la Maison-Blanche a tenu à répondre à ceux qui doutent de la capacité du quasi-octogénaire à gouverner : «Regardez-moi», a-t-il lancé dans un sourire.
À cinquante jours de périlleuses élections de mi-mandat, lors desquelles le président pourrait perdre le contrôle du Sénat et de la Chambre des représentants, Joe Biden a tenu à dresser un portrait très flatteur de la première puissance économique mondiale.
Il a notamment décrété que la pandémie de Covid-19 était «terminée» aux États-Unis. «Si vous regardez autour de vous, personne ne porte de masque, et tout le monde a l'air en plutôt bonne forme», a-t-il assuré.
Après la grande campagne de vaccination du printemps 2021, le président américain avait déjà affirmé que l'Amérique avait «pris le dessus» sur le Covid-19. Mais la vague de contaminations issues du variant Omicron avait contraint le dirigeant démocrate à se relancer dans la bataille contre le virus.
Sur le front de l'inflation - principal angle d'attaque de l'opposition républicaine - Joe Biden s'est là encore voulu confiant. «Nous allons mettre l'inflation sous contrôle», a-t-il promis, balayant d'un revers de main les statistiques décevantes sur les prix à la consommation, publiées en début de semaine.
Autre moment phare de cette interview diffusée dimanche : le président des États-Unis a jeté un pavé dans la mare en affirmant à nouveau que les troupes américaines défendraient Taïwan si l'île venait à être envahie par la Chine, une déclaration qui devrait provoquer la fureur de Pékin.
À la question de savoir si «des Américains défendraient Taïwan en cas d'invasion chinoise», le dirigeant américain a répondu : «Oui, si une attaque sans précédent venait à se produire».
Un porte-parole de la Maison-Blanche a toutefois affirmé que la politique des États-Unis à l'égard de Taïwan n'avait malgré tout «pas changé».
Joe Biden a aussi assuré avoir prévenu son homologue chinois Xi Jinping d'un risque de fuite des investisseurs si Pékin violait les sanctions imposées à la Russie à cause de son invasion de l'Ukraine.
Le 46e président des États-Unis a par ailleurs renouvelé sa mise en garde au président russe Vladimir Poutine sur l'utilisation d'armes chimiques ou nucléaires en Ukraine, à l'heure où l'armée ukrainienne mène une importante contre-offensive dans le pays.
«Cela changerait le cours de la guerre d'une façon jamais vue depuis la Seconde Guerre mondiale», a-t-il averti, promettant une réponse «conséquente» des États-Unis si cette étape venait à être franchie selon Le Figaro.