Kamala Harris attaque Trump tout en cherchant à recentrer sa campagne
La campagne présidentielle aux États-Unis a pris un tournant jeudi 29 août avec le premier entretien télévisé de Kamala Harris et de son colistier Tim Walz depuis qu’elle s’est portée candidate en remplacement de Joe Biden.
Loin des discours devant des foules acquises, cet échange intime, mené par la journaliste de CNN Dana Bash dans un café vidé de ses clients, a permis à Harris de cibler directement l’ancien président Donald Trump.
Calmement mais fermement, Harris a déclaré qu'il était temps de tourner la page sur l'ère Trump. « Malheureusement, durant la dernière décennie, nous avons eu avec l’ancien président quelqu’un qui a vraiment essayé de mettre en œuvre un agenda et de créer un environnement qui diminue le caractère et la force de ce que nous sommes en tant qu'Américains et qui divise notre nation. Et je crois que les gens sont prêts à tourner la page », a-t-elle affirmé.
Cependant, Harris n'a pas ignoré le fait que certains Américains perçoivent leur situation économique comme meilleure sous Trump, notamment en matière d’inflation. « Les prix, en particulier pour l’alimentation, sont toujours trop élevés. Les Américains le savent et je le sais. C’est pourquoi mon programme intègre ce que nous devons faire pour faire baisser les prix, notamment sur le dossier du gonflement des prix par les grandes entreprises », a-t-elle ajouté.
Tentant de se rapprocher du centre, Harris a abordé des sujets sensibles. Sur l’immigration, elle a exprimé son soutien à une nouvelle loi sur le contrôle des frontières visant à restreindre les flux migratoires au sud des États-Unis, tout en promettant de « faire respecter nos lois » contre les traversées illégales.
Concernant le climat, Harris a nuancé ses positions antérieures. Elle, qui s'opposait fermement à la fracturation hydraulique en 2019, ne s’y oppose plus aujourd’hui. Cette évolution est moquée par les républicains, mais Harris défend son approche en soulignant que ses valeurs fondamentales demeurent inchangées. « Mes valeurs n'ont pas changé », a-t-elle affirmé, précisant que ses décisions politiques restent guidées par une conviction profonde de la réalité de la crise climatique et de l’urgence d’y répondre.
En parallèle, Donald Trump a raillé Harris sur les réseaux sociaux, qualifiant son entretien d'« ennuyeux » et l’appelant « camarade Harris », une tentative de la lier à des tendances communistes présumées, en contraste avec son recentrage stratégique.