Kamel Daoud face à la justice française : l’écrivain accusé de plagiat sur une histoire personnelle
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Kamel Daoud, écrivain algérien et lauréat du prix Goncourt 2024 pour son roman Houris, se retrouve assigné en justice en France pour atteinte à la vie privée.
L’auteur est accusé par Saâda Arbane, une jeune femme algérienne, d’avoir volé son histoire personnelle pour la transposer dans son livre.
Elle réclame 200 000 euros de dommages et intérêts. L’affaire prend une tournure juridique après une première plainte en Algérie, et l’écrivain devra comparaître devant le tribunal judiciaire de Paris le 7 mai prochain.
Le personnage principal du roman *Houris* semble avoir de nombreuses similitudes avec la vie de Saâda Arbane. Celle-ci raconte avoir survécu à un égorgement pendant la guerre civile algérienne, un événement dramatique qui a marqué son existence.
Ce traumatisme l’a poussée à consulter une psychiatre, qui n’est autre que l’épouse de Kamel Daoud. Les similitudes entre les deux histoires sont frappantes : les deux femmes ont vécu dans le même quartier, fréquenté le même lycée, subi la même opération chirurgicale, et partagent des détails personnels étonnants, comme leur passion pour les chevaux et les parfums, ou encore leur refus de fêter l'Aïd.
Kamel Daoud dément fermement ces accusations et affirme que l’histoire de Saâda Arbane est largement connue, puisqu’elle a été relatée dans la presse. Il voit également derrière cette plainte une manipulation politique, accusant le régime algérien de tenter de discréditer son travail, lui qui vit en France depuis 2023, dans un contexte de tensions diplomatiques entre les deux pays.
L’auteur précise que de nombreuses jeunes filles ont vécu des expériences similaires durant la guerre civile algérienne.
Cependant, Saâda Arbane réfute cette version. Dans une interview accordée à Mediapart, elle confirme que son histoire est unique, précisant qu’elle n’a jamais autorisé Kamel Daoud, ni son épouse, à utiliser son vécu dans un livre. Le tribunal devra désormais trancher sur cette affaire complexe.
L’éditeur de Kamel Daoud, Gallimard, est également poursuivi dans cette procédure judiciaire. Le verdict est attendu pour le 7 mai prochain, rapporte RFI.