Kazakhstan: les villes industrielles souffrent de la pollution atmosphérique
A Atyrau ou Temirtaou, des villes industrielles du Kazakhstan, les habitants suffoquent. La question de la pollution de l'air commence à prendre de la place dans le débat public.
- Kazakhstan: la réforme constitutionnelle approuvée par 77% des voix
- Kazakhstan: les émeutes ont fait 225 morts
La limite a été franchie à Atyraou. Dans cette ville de l’Ouest du Kazakhstan, entre le 6 et le 7 avril dernier, les autorités ont enregistré un excès de teneur en sulfure d’hydrogène, rapporte l’agence Kazinform. La valeur des substances toxiques était plus de 20 fois supérieure à la teneur habituelle en sulfure d’hydrogène dans l’air, et ce dans plusieurs districts de la ville.
Les autorités ont d’abord expliqué que le retour du smog, habituellement présent en hiver dans les grandes villes centrasiatiques, était dû aux incendies de fourrés de roseaux qui ont lieu sur la côte de la mer Caspienne depuis le 2 avril dernier. Mais le ministère de l’Ecologie a déclaré que la situation critique à Atyraou était liée également aux entreprises industrielles, reprend un article de Radio Azattyq, le service kazakh du média américain Radio Free Europe.
Novastan est le seul média européen (en français, en allemand et en anglais) spécialisé sur l'Asie centrale.
Sept autres villes ont été identifiées comme « présentant un niveau élevé de pollution de l’air » selon un rapport de surveillance environnementale présenté par le ministre de l’Ecologie et des Ressources naturelles, reprend le média kazakh Vlast.kz.
Le fardeau des villes industrielles
En effet, Astana, Almaty, Karaganda, Temirtaou, Aktobé, Balkhach et Oust-Kamenogorsk sont des habitués des classement des villes les plus toxiques, mais pas pour les mêmes raisons. Dans la capitale Astana et à Almaty, ce sont le trafic automobile, les centrales thermiques et les chaufferies qui sont pointées du doigt, reprend l’agence de presse Fergana. Le volume des émissions réelles pour 2022 s’élevait à 54 000 tonnes à Astana et à 37 000 tonnes à Almaty, dont 97 % sont liées à l’industrie thermique pour cette dernière ville.
Concernant les villes orientées vers la production industrielle et l’extraction des ressources, la majorité des émissions proviennent des entreprises industrielles. A Temirtaou, en tête des émissions atmosphériques avec 231 000 tonnes au cours de l’année écoulée, 87 % proviennent de l’usine ArcelorMittal implantée dans la ville, le reste vient des autres entreprises métallurgiques.