Kenya: Ouverture d'une enquête sur des corps en décomposition retrouvés dans une rivière
La police kényane a annoncé mercredi avoir ouvert une enquête après la découverte, ces derniers mois, de corps en décomposition, certains mutilés, dans une rivière de l'ouest du pays.
Selon l'AFP, le groupe kényan de défense des droits Haki Africa a affirmé avoir dénombré 21 corps - tous d'hommes - à la morgue de l'hôpital de la localité de Yala.
D'après les employés, tous ces corps ont été récupérés dans la rivière du même nom.
Des responsables de la morgue ont indiqué aux militants d'Haki Africa que les cadavres non réclamés étaient conservés pendant 90 jours avant d'être enterrés, suggérant que ces corps ont été retrouvés au cours des trois derniers mois.
"Certains des corps étaient attachés avec des cordes, d'autres présentaient des coupures profondes et d'autres avaient des sacs en polyéthylène sur la tête", a détaillé le directeur exécutif de Haki Africa, Hussein Khalid, dans un communiqué.
"Un agent de la morgue nous a informés qu'au moins dix (de ces) corps avaient été retrouvés dans des sacs individuels soigneusement fermés, comme des colis", ajoute-t-il dans le texte.
Le jour de sa visite à la morgue, Haki Africa a également découvert deux autres corps flottant dans la rivière Yala, piégés dans les rapides, rapport l'AFP.
La police kényane a déclaré mercredi que seuls 19 cas de corps retrouvés dans cette rivière ont été signalés ces deux dernières années.
"Ce chiffre représente un nombre cumulé de corps sur la période indiquée, contrairement aux informations des médias insinuant que tous les cas sont récents", a déclaré le porte-parole de la police kényane, Bruno Shioso, dans un communiqué.
M. Shioso a indiqué qu'une équipe d'enquêteurs avait été affectée à cette affaire mais que, malgré des appels répétés, aucun corps n'avait été réclamé.
"Pour accélérer l'identification des victimes (...) une équipe spéciale d'enquête médico-légale du siège de la Direction des enquêtes criminelles a été dépêchée sur place", a-t-il ajouté.
Les cas de disparitions forcées, parfois imputées à la police et aux services de sécurité, et les exécutions extrajudiciaires ne sont pas rares dans ce pays d'Afrique de l'Est.
Haki Africa a jugé "inquiétante" la découverte de ces corps et demandé que la police de la région fasse l'objet d'une enquête "pour déterminer s'il y a eu ou non implication de la police dans les meurtres".