Guerre en Ukraine : après la libération de Kherson, la guerre continue
Le retrait russe confirme l’aptitude du haut commandement ukrainien à réussir des offensives majeures. La perte de la zone tampon au nord du fleuve Dniepr fragilise le territoire annexé par Moscou en 2014.
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Le Dniepr sépare nettement les ennemis, qui s’observent à la jumelle par-dessus son flot majestueux. Les craintes initiales d’un piège russe destiné à attirer les troupes ukrainiennes dans un combat urbain très meurtrier dans la ville de Kherson ne se sont pas concrétisées. Kiev a repris le contrôle de la totalité des 4 500 km2 occupés par la Russie sur la rive droite du Dniepr. Selon LeMonde
L’Ukraine remporte une victoire avec de beaux paramètres, en premier lieu l’absence d’effusion de sang civil. Usant depuis le mois d’août de missiles HIMARS et des pièces d’artillerie occidentales (Caesar français, M777 américain, PzH-2000 allemand, entre autres), elle a brisé la logistique de l’envahisseur et l’a forcé à reculer. Cette contre-offensive n’avait rien d’évident dans une zone de steppe comptant un obstacle naturel, la rivière Ingoulets, mais très peu d’arbres facilitant les opérations d’infiltration.
Il semble que les forces ukrainiennes ne disposaient ni de la supériorité numérique requise pour les offensives, ni d’un nombre confortable de blindés pour protéger leurs troupes. La victoire de Kherson est la somme du renseignement et des livraisons d’armes occidentales, qui permettent à l’armée ukrainienne, dont l’arsenal propre est exsangue, de frapper l’envahisseur rapidement et avec précision jusqu’à 70 km au-delà de la ligne de front. Mais aussi, et surtout, de l’impressionnante bravoure et de la détermination des soldats ukrainiens à libérer leur territoire.