Koursk : L'erreur militaire russe qui a permis la percée ukrainienne
L'incursion ukrainienne dans la région de Koursk a surpris le monde entier par sa rapidité et son efficacité, mettant en lumière une défaillance majeure dans la stratégie militaire russe.
Selon des révélations du Wall Street Journal, cette percée inattendue a été facilitée par une décision stratégique controversée prise il y a quelques mois par le colonel général Alexandre Lapine, alors responsable de la sécurité de Koursk.
En effet, peu avant l'opération ukrainienne, Lapine avait ordonné la dissolution du conseil chargé de la défense de la région. Ce conseil, composé d'officiers militaires et de responsables locaux, était crucial pour coordonner la défense contre une éventuelle invasion. Lapine, qui était également chef d’état-major des forces terrestres russes, avait jugé que l'armée seule pouvait assurer cette protection. Cette évaluation s'est révélée catastrophique, laissant la région vulnérable.
La décision de Lapine a conduit à une série de lacunes humaines et matérielles. Les forces russes en première ligne de défense étaient principalement composées de conscrits, souvent inexpérimentés et mal préparés pour ce type de confrontation. De plus, le manque de matériel militaire, avec seulement 10 à 20 véhicules blindés disponibles au lieu des 120 nécessaires, a aggravé la situation. L’absence de soutien rapide et efficace des unités de sécurité intérieures a également contribué à la faiblesse de la réponse russe.
Le manque de coordination au sein des forces russes a exacerbé la crise. Les efforts pour repousser les troupes ukrainiennes ont été désorganisés, avec des conflits internes entre les différentes branches de la défense, comme les forces armées, le FSB, les gardes frontières, et les forces spéciales tchétchènes.
La décision unilatérale de Lapine, prise en mai dernier, a non seulement révélé des failles dans le commandement militaire russe, mais aussi illustré l'inefficacité du pouvoir très centralisé instauré par Vladimir Poutine. Ce modèle de gestion vertical semble entraver la réactivité et l'initiative sur le terrain, aggravant les difficultés rencontrées par Moscou.
La nomination de Lapine à ce poste a été controversée depuis le début, et bien que le Kremlin ait maintenu sa confiance en lui malgré des revers antérieurs, la situation actuelle à Koursk pourrait remettre en question cette confiance.