L'accord UE-Mercosur suscite une vive polémique en France
La conclusion de l'accord commercial UE-Mercosur, annoncée par la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, a provoqué de vives réactions au sein de la classe politique française.
Plusieurs figures de l'opposition ont exprimé leur indignation face à ce traité de libre-échange qui vise à supprimer la majorité des droits de douane entre l'Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay).
Jean-Luc Mélenchon, leader des Insoumis, a dénoncé un « coup de force » et une « trahison », soulignant que la France, sous la direction du président Emmanuel Macron, semblait se détourner de l'Histoire.
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a qualifié cet accord de « trahison », soulignant les risques qu'il représente pour l'agriculture européenne, notamment française, déjà fragilisée par la crise agricole.
Gabriel Attal, président du groupe macroniste à l'Assemblée nationale, a critiqué Marine Le Pen pour avoir affaibli la position de la France en Europe en soutenant la motion de censure contre le gouvernement.
Il a affirmé que cette action avait limité la capacité de la France à bloquer l'accord avec le Mercosur. Marine Le Pen, de son côté, a qualifié l'accord de « coup de poignard dans le dos du peuple français », rejoignant les critiques d'Éric Ciotti, président du groupe UDR, qui a estimé que cet accord allait à l'encontre des intérêts des peuples européens et des agriculteurs.
L'ex-première ministre Élisabeth Borne a également réagi, suggérant que le vote de la motion de censure par le Rassemblement national avait directement facilité la signature de l'accord. Elle a accusé le RN de gérer ses intérêts au détriment de la France et de ses agriculteurs.
Du côté des agriculteurs, qui sont massivement opposés à cet accord, la mobilisation reste forte. Ils craignent une concurrence déloyale de la part des produits latino-américains, notamment en raison des normes environnementales et sanitaires moins strictes qu'en Europe.
Un accord politique avait été conclu en 2019, mais la France avait bloqué son adoption définitive.
La crise agricole en Europe a renforcé cette opposition, et le gouvernement français a précisé que cet accord « n'engage » que la Commission européenne, qui négocie au nom des États membres. Ces derniers devront approuver et ratifier le traité.
En réaction à ces tensions, Ursula von der Leyen, initialement prévue pour assister à la réouverture de la cathédrale Notre-Dame de Paris samedi, a finalement annulé son déplacement.
Le gouvernement français, quant à lui, considère que la signature de cet accord reste une prérogative de la Commission européenne et non un acte validé par les États membres de l'UE, rapporte l'AFP.