"L'Algérie cherche à humilier la France", dit le ministre français de l'intérieur
Le gouvernement français fait face à un nouvel épisode de tensions diplomatiques avec l’Algérie.
Ce 10 janvier, le ministre de l’Intérieur a exprimé son mécontentement après le refus d’Alger d’accueillir sur son sol l’influenceur Doualemn, pourtant expulsé de France la veille, rapporte FranceInfo.
Cet Algérien, résident régulier en France, avait été arrêté à Montpellier le 4 janvier pour des appels à la violence diffusés sur TikTok.
Doualemn avait publié une vidéo appelant à tuer et laisser souffrir un manifestant algérien opposé au régime. Après enquête, le ministre de l’Intérieur avait salué son arrestation, suivie d’un arrêté d’expulsion.
Cependant, à son arrivée en Algérie, le pays a refusé de l’accueillir, obligeant les autorités françaises à le renvoyer sur leur sol. Il a depuis été placé au centre de rétention administrative du Mesnil-Amelot en attendant une solution.
Le sénateur Bruno Retailleau a vivement critiqué la situation, dénonçant une volonté de l’Algérie d’humilier la France. Selon lui, cet épisode illustre des relations diplomatiques particulièrement tendues entre les deux pays.
Il appelle à examiner toutes les options possibles pour répondre à ce refus. Parmi ces mesures, il propose une réduction du nombre de visas accordés aux ressortissants algériens tant que les laissez-passer consulaires nécessaires à certaines expulsions ne sont pas délivrés par Alger.
Une autre piste avancée est la diminution de l’aide au développement versée par la France à l’Algérie, qui s’élève actuellement à 131,79 millions d’euros. Ces propositions, déjà évoquées en octobre dernier devant les députés, n’avaient jusque-là conduit à aucune avancée concrète.
Cette affaire s’inscrit dans un contexte global de tensions entre la France et l’Algérie, marqué récemment par l’arrestation en Algérie de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal et les déclarations d’Emmanuel Macron critiquant les actions du régime algérien.
La situation complexe de Doualemn pose également la question des limites administratives en matière d’expulsion. Bien qu’il ne soit pas soumis à l’obligation d’un laissez-passer consulaire, possédant un passeport biométrique valide, son expulsion a tout de même échoué, illustrant une relation bilatérale délicate entre les deux pays.