L’ambassadeur d’Algérie provoque la polémique en France
Alors que les tensions franco-algériennes semblaient se tasser après une première semaine d’octobre particulièrement tendue, l’ambassadeur d’Algérie à Paris a ravivé la polémique entre les deux pays.
Rappelé par la présidence de la République samedi 2 octobre suite aux propos controversés du président Emmanuel Macron sur le système algérien, qu’il a qualifié de « politico-militaire », et la colonisation, Mohamed Antar Daoud est toujours à Alger.
Le 10 octobre, le président de la République Abdelmadjid Tebboune a conditionné son retour à Paris par le « respect de l’Algérie » et de « l’Etat algérien » par la France.
A Alger, l’ambassadeur d’Algérie à Paris ne chôme pas pour autant. Mercredi 13 octobre, il s’est exprimé sur la diaspora qui se retrouve prise en tenaille dans les conflits interminables entre Paris et Alger.
Clairement, Mohamed Antar Daoud a lancé un appel aux Franco-algériens pour peser dans la politique des deux pays.
« Il est inadmissible que l’Algérie, qui possède la plus grande communauté étrangère en France avec 18 consulats, ne puisse pas constituer un levier de commande pour intervenir non seulement dans la politique algérienne, mais (aussi) au niveau de la politique française », a-t-il dit.
L’extrême droite s’empare des propos de l’ambassadeur algérien
Sans tarder, l’extrême droite française, qui est hostile à toute réconciliation avec l’Algérie, s’est emparée des propos de Mohamed Antar Daoud, pour s’attaquer une nouvelle fois à la diaspora algérienne, dans un contexte électoral dominé par les débats sur l’immigration, particulièrement maghrébine, et la place de l’islam en France.
Jordan Bardella, président par intérim du Front National, le parti fondé par Jean-Marie Le Pen, en a profité pour s’attaquer à l’Algérie. « L’ambassadeur d’Algérie appelle la communauté algérienne à faire levier pour « intervenir dans la politique française », a-t-il dénoncé sur Twitter. Avec ses génuflexions permanentes, Emmanuel Macron a fait de la France un paillasson. Nous la ferons respecter face à ce pouvoir algérien corrompu et arrogant ! »
Lydia Guirous n’a pas mâché ses mots, en qualifiant les propos de l’ambassadeur algérien de « sournois et dangereux à plusieurs égards. »
Née en Algérie, cette ancienne porte-parole du parti Les Républicains (droite) estime sur Sud Radio que l’appel lancé par Mohamed Antar Daoud à la diaspora, est un « carburant pour le vote d’extrême-droite surtout dans un contexte de pré-campagne présidentielle tendue. Sans doute à dessein d’ailleurs. » Les propos de Mohamed Antar Daoud ont également suscité des commentaires dans les médias français. Le site Atlantico a jugé par exemple « très indécents » les propos de l’ambassadeur algérien en France.