L’ancien ambassadeur français au Mali à Al-Ain news : " les militaires nigériens n'ont pas digéré l'idée d'un président d'origine arabe"
L’ancien ambassadeur français à Bamako (Mali), et d'autres pays africains, Nicolas Normand, s'est exprimé, dans un entretien exclusif avec Al Ain News, sur le dernier coup d'État au Niger.
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Le diplomate a estimé que les militaires nigériens n'avaient pas digéré l'idée d'un président d'origine arabe, soulignant que la France avait intérêt à ne pas s'impliquer dans cette tentative de coup d'État car toute intervention se retourner contre nous.
Nicolas Normand a expliqué, dans des déclarations à Al-Ain News, sur le coup d'État au Niger, que "les militaires au Niger n'ont pas digéré l'élection de Mohamed Bazoum, car il est issu d'une minorité arabe (0,1%) ( tribu Ouled Slimane, originaire de Libye) alors qu’elle est constituée de Djerma et Haoussa.
Il s'agissait de la première tentative de coup d'État depuis son élection, indiquant qu'ils n'accepteraient pas la présence de soldats français jouant un rôle important, a-t-il ajouté.
L'armée nigérienne a annoncé, tard mercredi soir, à la télévision nationale, la destitution du président Mohamed Bazoum et la fermeture des frontières, suite à l'arrestation de la garde présidentielle du président élu, Mohamed Bazoum.
Selon le diplomate français, "les principaux gagnants, bien sûr, de ce coup d'État, qui va provoquer un chaos total, sont les terroristes, car le Niger n'a pas les moyens de les combattre seul", soulignant les efforts de Bazoum dans le domaine de la lutte contre le terrorisme. , puisque le Niger est leur dernier bastion.
Concernant la position française sur le putsch au Niger, Normand a dit que la France a intérêt à ne pas s'impliquer dans cette tentative de putsch car toute intervention se retournera contre nous.
L'ancien ambassadeur de France dans plusieurs pays d'Afrique du Sahel a estimé qu'il était clair que Bazoum avait imposé au Niger une alliance forte avec la France.
"Cependant, l'armée française a tiré les leçons de son échec au Mali et s'est adaptée autant que possible à la nécessité de ne plus imposer ses méthodes et de se battre seule, soulignant que les forces françaises ne prendront pas d'initiatives pour se retirer du Niger, et ils attendront la position du Niger sur leur présence, a-t-il dit.
Selon le diplomate français, "Paris n'aide que ceux qui le veulent clairement", notant que, bien sûr, déstabiliser la région du Sahel aura des répercussions négatives en France, mais il n'y a aucune possibilité d'imposer nos conseils ou notre aide.
Il a poursuivi, "le terrorisme était plus développé au Niger que dans le reste des pays du Sahel", notant que ce pays est particulièrement fragile en raison de son explosion démographique et de son extrême pauvreté, alors que le Mali, le Nigeria et le Tchad ont dépassé le stade de la violence.