L'ex-président Condé «demeurera en Guinée», affirme la junte
La junte en Guinée a affirmé que l'ex-président Alpha Condé, détenu depuis le putsch du 5 septembre, dont la communauté internationale réclame la libération, resterait dans son pays.
Cette mise au point, dans un communiqué lu vendredi soir sur la télévision publique, est intervenue peu après le départ d'une mission de deux chefs d'Etat de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao, 15 pays) qui a insisté sur son exigence d'une libération de Alpha Condé.
Le colonel Mamady Doumbouya, chef de la junte, le «Comité national du rassemblement et du développement» (CNRD), est désormais également désigné également comme «président de la République et chef de l'Etat».
«Le CNRD et son président, le colonel Mamady Doumbouya, tiennent à rassurer l'opinion nationale et internationale que l'ancien président de la République, le professeur Alpha Condé est et demeurera en Guinée», selon le communiqué. «Nous ne céderons à aucune pression», affirme la junte, expliquant vouloir balayer des «rumeurs» de négociations avec la Cédéao pour une sortie du territoire de Alpha Condé.
«Il bénéficiera d'un traitement humain digne de son rang dans son pays», selon le communiqué.
Lors de leur visite, le chef de l'Etat ghanéen Nana Akufo-Addo, dont le pays assure la présidence tournante de la Cédéao, et son homologue ivoirien Alassane Ouattara, ont présenté à la junte les exigences de l'organisation pour l'organisation d'élections dans les six mois.
Ils ont également insisté sur leur demande de libération de Alpha Condé. «On a eu des entretiens très francs, fraternels, avec le colonel Doumbouya et ses associés et collaborateurs et je pense que la Cédéao et la Guinée vont trouver le moyen de marcher ensemble», a indiqué Nana Akufo-Addo à la fin de la visite.
«On a rencontré le président Alpha Condé, on a eu des discussions avec lui, ça aussi, ça c'est bien passé», a-t-il ajouté. Cette mission faisait suite à un sommet extraordinaire de la Cédéao jeudi au Ghana, consacré aux suites du putsch.