La dissolution de l’Assemblée nationale peut-elle affecter l’économie française ?
Annoncée dimanche 9 juin dernier par Emmanuel Macron, la dissolution de l’Assemblée nationale aura-t-elle des conséquences pour l’économie française ?
Allons-nous vers un « trimestre perdu pour l’économie et la croissance française » ? Une semaine après les élections européennes et la dissolution par le président de l’Assemblée nationale, l’économie hexagonale va-t-elle tourner au ralenti dans l’attente des élections législatives organisées les 30 juin et 7 juillet ?
« En lieu et place d’une politique économique gouvernementale balisée, avec notamment l’absence d’hausse d’impôts programmée et une trajectoire de réduction de la demande politique, les élections législatives pourraient produire une multitude de combinaisons aux effets non prévisibles », estime l’économiste Emmanuel Lechypre. L’éditorialiste de BFMTV table sur un « trimestre perdu pour l’économie et la croissance française ». La France ferait face à une « période d’incertitude majeure qui va forcément jouer sur le comportement des consommateurs et des entreprises. Il y a un risque d’attentisme forcené ». Selon son scénario pessimiste, ce statu quo pourrait coûter « plusieurs dixièmes de points de croissance » au pays.
L’analyse d’Emmanuel Lechypre n’est toutefois pas validée par l’économiste Jean-Marc Daniel, qui affirme que les élections n’impactent pas l’économie française. « La consommation des ménages ne joue que très peu sur la croissance, sauf circonstances exceptionnelles », indique-t-il. Le principal enjeu se trouverait dans une modification de la politique budgétaire. Et elle ne risque pas d’être changée en l’espace d’un mois.
Il y a eu une exception en 1981, année durant laquelle le franc avait subi des attaques. La dissolution de l’Assemblée nationale de 1997 n’a quant à elle pas eu de conséquences sur l’économie en période pré-électorale. Les marchés financiers ont toutefois déjà réagi face à la nouvelle dissolution, avec un CAC en baisse de plus de 2% lundi 10 juin. Sur X, l’économiste et maître de conférences Marc Touati prévoit une tension sur les taux d’intérêt des obligations d’Etat. Ce qui influencerait logiquement les taux d’intérêt des crédits.