La France appelle l'Europe à agir contre les ingérences d'Elon Musk
Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a exhorté la Commission européenne à prendre des mesures plus fermes contre les ingérences, notamment celles d'Elon Musk, dans le débat public européen.
Cette déclaration survient alors que Musk, propriétaire du réseau social X, semble multiplier les prises de position politiques, suscitant l'inquiétude des autorités françaises, rapporte l'AFP.
Barrot a indiqué que la France pourrait prendre des mesures elle-même si Bruxelles ne réagissait pas rapidement. Il a évoqué la possibilité de suspendre le réseau social X en Europe, à l'instar du Brésil, où le réseau a été temporairement interdit en 2023.
« Si la Commission européenne ne prend pas les mesures nécessaires, il faudra que les États membres, y compris la France, aient la possibilité de le faire », a-t-il averti, soulignant la nécessité d’agir pour protéger l’espace public européen.
Les déclarations de Musk sur X ont notamment été perçues comme favorisant l’extrême droite en Europe. Le milliardaire a exprimé son soutien à des partis comme l'Alternative für Deutschland en Allemagne et critiqué des leaders politiques comme Keir Starmer, le Premier ministre britannique.
Ces prises de position ont été fermement critiquées par le président français Emmanuel Macron, qui a accusé Musk de soutenir une « internationale réactionnaire ».
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sánchez, a repris cette accusation, dénonçant une attaque contre les institutions européennes et une incitation à la haine.
Outre Musk, Jean-Noël Barrot a évoqué les déclarations récentes de Donald Trump concernant le Groenland et le canal de Panama. Selon le ministre français, ces propos illustrent le retour d'une logique de « loi du plus fort » dans la politique mondiale.
Trump a réitéré ses ambitions d'annexer ces territoires, une position qui a suscité une vive réaction de la part du Danemark, qui rappelle que le Groenland, bien qu’autonome, fait partie du royaume danois et ne peut être cédé à un autre pays.
Le ministre français a ainsi insisté sur l’importance de renforcer la souveraineté de l’Union européenne face à ces ingérences extérieures, un message soutenu par Pieyre-Alexandre Anglade, président de la commission des affaires européennes de l’Assemblée nationale, qui a souligné que l'Europe devait désormais se protéger avec plus de fermeté.
Dans ce contexte, l'Union européenne semble être confrontée à des choix cruciaux pour préserver son espace public et sa souveraineté face aux pressions extérieures, tout en répondant aux défis de la mondialisation et des ingérences politiques.