La France renforce son soutien à l'Ukraine et ses sanctions contre la Russie
La France a décidé de renforcer son soutien à l'Ukraine, en particulier en équipements de défense, et de durcir ses sanctions à l'encontre de la Russie, après le déclenchement de la guerre entre l'Ukraine et l'armée russe.
Ces "décisions importantes" ont été prises "au vu de l'évolution de la situation en Ukraine", au cours d'un conseil de défense et de sécurité qui s'est réuni en fin de journée autour d'Emmanuel Macron, a indiqué l'Elysée.
Elles viennent renforcer la série de mesures annoncées depuis le début de l'offensive lancée par l'armée russe, notamment à l'occasion d'un sommet européen exceptionnel qui s'est tenu jeudi à Bruxelles.
Sur le plan militaire, Paris a décidé "la livraison additionnelle d'équipements de défense aux autorités ukrainiennes ainsi qu'un soutien en carburant", a indiqué la présidence, sans donner de détails sur le type de ces armements.
L'Ukraine a récemment remis au ministère français des Armées une liste d'équipements militaires, notamment de défense antiaérienne, dont elle a urgemment besoin.
Emmanuel Macron a par ailleurs "acté un renforcement des sanctions économiques et financières en coordination avec les Européens et les Américains", ainsi que "des mesures nationales de gel des avoirs financiers de personnalités russes", et enfin de "nouvelles mesures", devant être prises "avec les partenaires européens concernant la facilité Swift", a rapporté l'Elysée.
Swift est l'un des plus importants réseaux de messagerie bancaire et financière, qui permet les règlements interbancaires entre les établissements du monde entier.
Exclure un pays de ce système est considéré comme une "arme atomique" en matière financière. Car débrancher un Etat de Swift, c'est aussi empêcher ses propres banques de faire des transactions avec les banques du pays puni.
Certaines de ces sanctions renforcées seront prises rapidement au niveau national tandis que d'autres demandent une coordination avec les autres pays de l'UE.
Au cours du conseil de défense, il a par ailleurs "été acté des mesures de lutte contre la propagande de la part d'influenceurs et de médias russes sur le sol européen", selon l'Elysée.
La chaîne RT France et l'agence Sputnik pourraient être concernées "mais pas seulement", selon l'AFP.
"Il n'y a pas de décision" immédiate pour RT et Sputnik car le droit
spécifique des médias s'applique pour elles et Paris souhaite "agir en coordination avec les partenaires européens", selon l'Elysée.
Jeudi, le régulateur français des médias, l'Arcom, s'est dit extrêmement vigilant quant aux informations diffusées par RT en français et ne pas exclure, en cas de manquements, un processus de suspension de la chaîne russe.
Financée par la Russie, la version en français de la chaîne russe d'info en continu RT, déclinaison de RT (ex-Russia Today), avait été lancée le 18 décembre 2017.