La tragédie du métro de Mexico fragilise la gauche au pouvoir
Deux voitures orange et vert d’une rame de métro forment un « V », suspendu à une douzaine de mètres au-dessus d’un amas de béton et de ferraille. L’image tourne en boucle dans les médias et sur les réseaux sociaux mexicains depuis l’effondrement, lundi 3
« Assassins ! », « Justice ! », « Ce n’était pas un accident »… Les messages et les affiches déposés près du pont aérien, qui s’est écroulé au sud-est de la capitale, témoignent de l’indignation des habitants. Ils étaient des centaines à manifester, vendredi 7 mai, sur les lieux du drame pour dénoncer les négligences des dirigeants de gauche, à la tête de la mégapole depuis 1997. Chaque jour, la presse exhume les défaillances techniques sur cette ligne 12, construite dix ans plus tôt pour désenclaver les quartiers pauvres.
Le président, surnommé « AMLO », est visé au travers de ses deux dauphins, pressentis pour la présidentielle de 2024 : Marcelo Ebrard, le ministre des affaires étrangères, qui était maire de Mexico (2006-2012) au moment de la construction de la ligne 12, et Claudia Sheinbaum, l’actuelle édile de la capitale (élue en 2018). Le trio incarne cette gauche nationaliste au pouvoir depuis deux ans et demi qui met en jeu, le 6 juin, sa majorité parlementaire avec ses alliés. Selon le Monde