Décès de la romancière Irulaane après avoir partagé son cancer pendant dix mois sur les réseaux sociaux
Massivement suivie depuis cet été sur Twitter, Lauriane Renaud, alias Irulaane, a bouleversé les internautes, à qui elle racontait sa maladie et son amour de la littérature.
Romancière, metteur en scène et comédienne en Touraine, Lauriane Renaud, alias Irulaane, est morte le 23 août, à 44 ans.
«Lauriane a rejoint les étoiles hier. Ses douleurs ont cessé», ont annoncé sous ses différents profils Twitter, Facebook et Instagram, deux de ses proches.
La photo choisie la montre pétillante, souriante et en forme, bien loin des clichés que la romancière avait publié ces dernières semaines, où elle apparaissait très amaigrie.
«Le petit squelette profite de la plage», publiait-elle le 3 juillet. Puis, le 22 juillet: «Moi et mes 38 kilos d’amour vous souhaitons une bonne nuit».
Sur les réseaux sociaux, les internautes ont suivi en masse, cet été surtout, cette jeune femme, ancienne professeur de lettres, qui a raconté, au jour le jour, avec des mots simples, alternant émotion et humour, sa vie avec le cancer.
Un véritable phénomène dans une société pour qui la fin de vie reste taboue, ou tout au moins partagée avec les seuls proches. «Romancière, dramaturge et metteur en scène, chroniqueuse à FBTouraine, fauchée par un p***** de cancer», peut-on lire sur son profil Twitter, suivi par 11300 abonnés.
Auteur de Il était au moins une fois, un roman d’amour, Lauriane Renaud avait annoncé son diagnostic de cancer du pancréas en novembre 2021. «J’aurais donc dû patienter encore presque 15 jours avant d’obtenir les résultats qui sont enfin tombés.
Cette ultime attente a été insupportable, majorée par une infinité de douleurs. (…) «Tomber», sera le bon verbe à retenir. Sur la tête, sur le sol, sur l’espoir.
A l’annonce du diagnostic, j’ai d’abord été relativement calme, comme si j’étais soulagée, au fond, de savoir enfin. Et puis… J’ai été prise de violentes nausées tout l’après-midi avant de tomber dans un profond sommeil. J’ai passé deux jours à dormir. Et, chose surprenante, à rêver. Des rêves fous et lumineux. Des rêves de danse, de courses sur la plage, de fêtes dans des prairies, de promenades en bateaux, de pistes enneigées à dévaler».