Sur les réseaux sociaux, des photographies et des vidéos du Nil sont devenues virales. La couleur rouge de l’eau, due à une prolifération d’algues, intrigue.
Dès l’Égypte antique, le Nil a commencé à jouer un rôle très important d’un point de vue social, économique, religieux et agricole. Dans la mythologie égyptienne, ce long fleuve d’Afrique qui s’écoule vers le nord a été divinisé sous le nom d’Hâpyb. Une manière de personnifier sa crue.
Aujourd’hui encore, le Nil rythme le quotidien d’un grand nombre de personnes. Si l’on prend en compte ses deux branches, le fleuve traverse le Burundi, la Tanzanie, le Rwanda, le Soudan du Sud, l’Éthiopie, l’Égypte, le Soudan et l’Ouganda. Le Nil longe aussi la République démocratique du Congo et le Kenya (par le biais des lacs Albert et Victoria), tandis que son bassin versant est en lien avec l’Érythrée, grâce à l’affluent du Tekezé.
En 2016, sur des clichés du Nil photographiés par le satellite Sentinel 3A de l’Agence spatiale européenne, le fleuve ressemblait à une longue artère où coulerait du sang. Récemment, un phénomène semblable s’est de nouveau produit, rapporte La Repubblica, jeudi 16 novembre. Des photographies et des vidéos du fleuve, couleur pourpre, sont devenues virales sur les réseaux .sociaux
La raison se résume en deux mots : prolifération d’algues.
Bien sûr, les filtres utilisés pour renforcer la couleur des photographies en question exacerbent la teinte rouge. Néanmoins, ce n’est pas la première fois que l’eau du Nil change d’apparence. La documentation scientifique qui y fait référence est relativement récente, mais il en avait déjà été fait mention dans la Bible, poursuit le quotidien italien.
Concrètement, que faut-il savoir au sujet de cette prolifération d’algues ? Cette couleur s’explique par une modification et une augmentation des algues unicellulaires, nous apprend le journal transalpin. Invisibles à l’œil nu, celles-ci fourmillent en suspension dans l’eau.
Notons que les proliférations d’algues ne se produisent pas exclusivement dans l’eau douce des lacs et des rivières, mais également dans la mer. Et cela, à une cadence souvent cyclique, induite par les variations de température et de lumière, poursuit La Repubblica.
Parfois, aussi, il arrive que ce phénomène ne soit pas naturel. Il découle alors de l’augmentation de certains polluants dans l’eau, dont les plus courants sont l’azote et le phosphore, qui proviennent directement des activités anthropiques (notamment agricoles).
La faune aquatique menacée
Le Nil n’est donc pas l’unique fleuve, sur Terre, à être concerné par ce phénomène. L’une des proliférations cycliques les plus connues impacte la Floride. Là-bas, on parle de "marée rouge". Presque tous les étés, cette situation s’observe le long des côtes.
La couleur rouge due à la prolifération de ces algues microscopiques peut s’avérer être un merveilleux spectacle pour nos yeux inaccoutumés au phénomène. Néanmoins, il est important de rappeler qu’une telle situation induit des toxines qui mettent en péril le caractère comestible des crustacés et tue les poissons. L’air ambiant peut, aussi, devenir irrespirable.