Le Sénégal exige la fermeture des bases militaires françaises
Le président sénégalais, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé dans une interview avec l’AFP que la France devra fermer ses bases militaires au Sénégal.
Il a souligné que leur présence est incompatible avec la souveraineté de son pays. “Le Sénégal est un pays indépendant et souverain. Cette souveraineté ne peut coexister avec des bases militaires étrangères”, a déclaré M. Faye depuis le palais présidentiel.
Élu en mars 2024, M. Faye s’était engagé à renforcer la souveraineté nationale. Il a toutefois affirmé que cette décision ne constitue pas une “rupture” avec la France, mais plutôt une étape vers un “partenariat rénové”.
Il a salué comme un “grand pas” la reconnaissance par Emmanuel Macron, dans une lettre récente, du massacre des Tirailleurs sénégalais à Thiaroye en 1944, qu’il qualifie de moment historique pour les relations bilatérales.
Un partenariat diversifié et sans bases militaires
M. Faye a réaffirmé son intention de diversifier les partenariats internationaux du Sénégal, citant la Chine, la Turquie, les États-Unis et l’Arabie saoudite comme exemples. “Ces pays n’ont pas de bases militaires au Sénégal, mais cela n’a jamais empêché des partenariats fructueux et équilibrés”, a-t-il déclaré.
Il a également souligné que “la France reste un partenaire important pour le Sénégal grâce à ses investissements, ses entreprises et ses citoyens présents dans le pays”, mais a insisté sur la nécessité de réinventer ces relations sans présence militaire.
Mise à jour de la doctrine militaire sénégalaise
Le président sénégalais a annoncé une prochaine révision de la doctrine de coopération militaire. Celle-ci impliquera non seulement la fermeture des bases étrangères, mais aussi une refonte des accords de coopération militaire avec les pays partenaires.
Cette décision intervient alors que la France réduit sa présence militaire en Afrique. Selon des sources proches de l’exécutif français, les effectifs militaires au Sénégal devraient passer de 350 à 100 soldats. Une réduction similaire est prévue au Gabon, en Côte d’Ivoire et au Tchad.
Cette semaine, l’envoyé spécial d’Emmanuel Macron pour l’Afrique, Jean-Marie Bockel, a présenté un rapport prônant une reconfiguration militaire basée sur un “partenariat renouvelé et coconstruit”.