Le Togo rejoindra-t-il l'Alliance des États du Sahel, formée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger?
Le ministre estime que la population togolaise y est favorable.
« Ce n'est pas impossible », selon le ministre togolais des Affaires étrangères. Robert Dussey l'a dit jeudi dans un entretien accordé à la chaîne de télévision VoxAfrica, tout en précisant que la décision doit venir du président ou du Parlement.
Le ministre estime que la population togolaise y est favorable. Contrairement à d'autres pays de la sous région, Lomé entretient de bonnes relations avec les pays sahéliens, et a plusieurs fois joué un rôle de médiateur.
Le Togo n'a jamais caché ses relations avec les régimes militaires du Sahel. Dans son entretien avec VoxAfrica, le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et de l'Intégration africaine du Togo, Robert Dussey, réaffirme la proximité de Lomé avec l'AES, créée par le Mali, le Burkina Faso et le Niger, qui ont tourné le dos à la Cédéao.
Le Togo a joué un rôle de médiateur, à plusieurs reprises, entre la Cédéao et le Niger, suite au coup d'État de juillet 2023, ou entre le Mali et la Côte d'Ivoire, par exemple.
En mai dernier, Lomé a aussi pris part à des exercices militaires conjoints avec les trois pays de l'Alliance des États du Sahel et le Tchad.
Un rapprochement entre le Togo et les pays sahéliens enclavés pourrait bénéficier au port de Lomé que le Niger utilise déjà pour importer des marchandises, au détriment du port de Cotonou, puisque Niamey garde sa frontière avec le Bénin fermée.
« Je ne vois pas le Togo quitter la Cédéao, je pense qu'il va jouer sur la multi-appartenance », estime Niagalé Bagayoko, en rappelant que Gnassingbé Eyadema faisait partie des fondateurs de l'organisation régionale. Pour la présidente du réseau africain pour le secteur de la sécurité, le Togo pourrait peser pour que la Cédéao se recentre sur l'économie, plutôt que sur les questions de démocratie.