Législatives en France : Les Républicains en pleine tourmente interne à l’approche
À cinq jours du premier tour des élections législatives anticipées, le parti Les Républicains (LR) se retrouve au cœur d’une crise interne profonde.
Le président du parti, Éric Ciotti, persiste dans son choix controversé de se rapprocher du Rassemblement national (RN), une stratégie qu’il qualifie de « démarche inédite ».
Malgré l’opposition interne, Éric Ciotti maintient fermement son cap. Invité sur BFMTV - RMC ce mardi matin, il a réitéré son soutien à l’alliance avec le parti dirigé par Jordan Bardella. « Nous avançons avec une immense partie des militants et les Français dans une démarche inédite. Nous rompons avec des codes anciens qui empêchaient la droite de s'unir, alors que la gauche s'associait avec le pire de l'extrême gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon. » Il a également critiqué les barrières érigées par la gauche qui, selon lui, ont longtemps empêché les « patriotes » de se réunir.
Cette stratégie est loin de faire l’unanimité au sein des cadres du parti, dont la majorité rejette l’idée d’un rapprochement avec le RN. Éric Ciotti, pourtant, y voit une nécessité stratégique face à une gauche qu’il juge trop extrême. « Ils espèrent le chaos », a-t-il lancé, visant particulièrement Laurent Wauquiez, qu’il accuse de vouloir profiter de la situation pour rebondir politiquement. Ciotti avait initialement pris la tête des LR en 2022 en promettant de soutenir Wauquiez pour la présidentielle de 2027. Malgré les tensions, il laisse entendre qu’il est prêt à tendre la main à ses collègues du parti dans le futur.
Éric Ciotti exprime aussi ses craintes face à une éventuelle victoire du Nouveau Front populaire et à la possible nomination de Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre. Selon lui, un tel scénario pourrait remettre en question le cadre démocratique du pays. Face à ce qu’il perçoit comme un danger de l’extrême-gauche, Ciotti ne voit pas de problème à s’allier avec le RN. « Il n'y a qu'un vote utile, ce vote pour la coalition nationale que nous formons avec Jordan Bardella, tout autre vote sera inutile », a-t-il insisté.
Le tandem Bardella-Ciotti propose également des mesures drastiques pour réduire les dépenses publiques, notamment la suppression des agences de l’État et des agences régionales de santé (ARS), espérant ainsi économiser près de 10 milliards d'euros. Ils envisagent aussi de supprimer les régions, considérées comme l’échelon territorial « le moins utile, le moins proche des gens ».
Alors que les élections approchent à grands pas, la division au sein des Républicains pourrait bien jouer en faveur ou en défaveur de cette « démarche inédite ». Les électeurs trancheront bientôt sur cette stratégie audacieuse mais controversée.