Les allergies aux pollens vont être aggravées par le réchauffement climatique : voici pourquoi
La hausse des températures attendue dans les prochaines décennies va rendre les pollens plus agressifs et plus nombreux.
Conséquence, les personnes qui y sont allergiques en souffriront davantage. Et pendant plus longtemps.
Vous êtes allergiques au pollen ? Eh bien vous n’avez pas fini d’éternuer !
Dans les prochaines décennies, le réchauffement climatique devrait rendre l’allergie dont vous souffrez encore plus incommodante qu’elle ne l’est actuellement.
Comme le rappelait en 2020 une étude publiée dans la revue française d’allergologie, la pollinisation des végétaux, qui est responsable de vos éternuements, rhinites et autres yeux rougis, est en effet « directement liée » à deux variables fortement modifiées par le réchauffement climatique :
« La température et les précipitations. » Et pour cause : quand la première augmente et que les secondes se raréfient, les pollens peuvent se développer et se répandre dans l’atmosphère plus facilement.
Une saison de pollinisation plus longue
Certains végétaux disposent notamment de plus de temps pour la pollinisation.
« Du fait de l’élévation des températures moyennes, la date d’apparition des premiers pollens tend à être de plus en plus précoce pour certaines espèces végétales », expliquent par exemple au Point Nicolas Visez et Marie Choël, deux chercheurs de l’Université de Lille.
Et comme la fin de la période de pollinisation n’est pour sa part pas plus précoce, cette période sera à l’avenir sensiblement plus longue.
Ce phénomène s’observe surtout pour « les espèces qui pollinisent à la fin de l’hiver et au début du printemps, comme le cyprès, le frêne ou le bouleau », note l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique.
« Cette année, on a aussi eu le noisetier, qui a fleuri très très tôt », relève Samuel Monnier, ingénieur chargé de la communication pour le Réseau national de surveillance aérobiologique (RNSA).
« D’habitude, la floraison du noisetier, c’est en janvier ou février. Or, là, c’était fin décembre ! » Cette avancée du début de la période de pollinisation est en revanche « moins visible sur les graminées », note Samuel Monnier.
Des pollens plus nombreux
Plus précocement sortis, les pollens devraient également s’avérer plus nombreux à l’avenir.
« L’une des conséquences de l’augmentation des températures moyennes est de stimuler certains végétaux, et notamment d’accroître les quantités de pollen », expliquent Nicolas Visez et Marie Choël, dans Le Point.