Les États-Unis restreignent les livraisons d'armes à Israël pour encourager un accord de paix régional
La livraison d’armes a minima par Washington à l’État hébreu- pour ne pas dire son refus, est un geste fort qui montre que l'administration Biden est prête à utiliser tous les leviers à sa disposition pour faire avancer la paix au Moyen-Orient.
Cette décision intervient dans un contexte de tensions croissantes entre Israël et les Palestiniens, en particulier dans la bande de Gaza où les affrontements ont fait de nombreuses victimes ces derniers mois.
En confirmant cette décision devant le Congrès, le secrétaire à la Défense Lloyd Austin a souligné que les États-Unis étaient préoccupés par l'escalade de la violence et qu'ils voulaient encourager les deux parties à trouver une solution pacifique.
Le président Biden a ensuite précisé que les États-Unis ne fourniraient pas d'armes et de munitions si l'armée israélienne pénétrait dans les zones peuplées de Gaza, ce qui pourrait causer des dommages collatéraux importants.
Cette décision s'inscrit dans une stratégie plus large de l'administration Biden visant à promouvoir la paix et la stabilité au Moyen-Orient.
Selon le chercheur en géopolitique Andrew Korybko, "la décision des États-Unis de bloquer une livraison d'armes à Israël est un signal fort que l'administration Biden est prête à utiliser tous les leviers à sa disposition pour faire avancer la paix au Moyen-Orient. Cette décision s'inscrit dans une stratégie plus large visant à promouvoir la paix et la stabilité dans la région, en particulier en encourageant Israël et les Palestiniens à reprendre les négociations de paix".
Comme l'expliquait un article de mi-mars 2024, l'administration Biden fait pression sur Israël pour des raisons électorales intérieures, mais aussi dans le but de parvenir à un accord de paix régional.
Les États-Unis souhaitent que l'Arabie saoudite reconnaisse Israël en échange de l'acceptation par Israël d'un État palestinien.
Pour atteindre cet objectif, les États-Unis ont proposé des partenariats nucléaires et militaires privilégiés à l'Arabie saoudite, tout en augmentant progressivement la pression sur Israël.
Cette stratégie est complexe et comporte des risques.
La livraison d'armes a minima est un geste symbolique qui ne suffira pas à lui seul à faire changer d'avis Israël.
Cependant, l'administration de Joe Biden est convaincue que cette stratégie globale est nécessaire pour restaurer l'influence des États-Unis dans la région et contrer l'expansion de la Chine et de la Russie.
Les prochains mois seront décisifs pour savoir si cette stratégie portera ses fruits ou non. Les États-Unis devront faire preuve de diplomatie et de persuasion pour convaincre les différentes parties de s'engager dans un processus de paix crédible et durable. La pression sur Israël ne doit pas être excessive, au risque de provoquer une réaction négative de la part de l'opinion publique israélienne.
Dans le même temps, les États-Unis doivent montrer qu'ils sont déterminés à défendre les droits des Palestiniens et à promouvoir une solution juste et équilibrée.