Les pays africains assistent à des élections présidentielles en 2024 (Infographie)
En Afrique, le calendrier électoral de 2024 présente de multiples facettes et offre des possibilités de renforcer le multipartisme, de revenir au constitutionnalisme après les coups d’État et de renier les exercices superficiels.
L’Afrique a un calendrier électoral chargé en 2024, avec 19 pays où se tiendront des élections présidentielles ou générales. Les scrutins vont d’élections multipartites concurrentielles à des exercices électoraux superficiels. Les deux tiers de ces scrutins se dérouleront au cours du dernier trimestre de l’année.
Une série d’élections en Afrique australe, où un parti unique a longtemps dominé, pourraient voir leur première transition de pouvoir, tandis que d’autres pourraient devoir former une coalition basée sur un partage de pouvoir. Cela reflète potentiellement une maturation saine du multipartisme tout en encourageant l’innovation.
Plusieurs pays du Sahel qui ont subi des coups d’État ces dernières années devraient organiser des élections cette année dans le cadre du calendrier convenu pour le retour à un régime civil. Le moment et la manière dont ces élections se dérouleront détermineront la trajectoire de la gouvernance dans cette région et la menace croissante à la sécurité à laquelle elle est fait face.
Près de la moitié des élections ont peu de chances d’être concurrentielles en raison de la lourdeur de la gestion du processus électoral par des dirigeants sortants bien installés. Ces processus soulèvent des questions sur le continent quant à ce qui définit une véritable élection et à la légitimité qui découle d’un mandat populaire authentique. Nombre de ces pays doivent surmonter un long héritage de gouvernement militaire direct ou indirect.
Ces contextes électoraux très contrôlés posent des défis aux communautés économiques régionales, à l’Union africaine, aux médias et aux acteurs démocratiques internationaux, qui doivent trouver le moyen de différencier les simples exercices des élections concurrentielles et, ce faisant, de mieux définir les normes électorales. Si ce n’est pas le cas, la barre des attentes ne s’en trouvera que réduite.
Le désir profond des citoyens de faire entendre leur voix est thème commun et durable dans ces pays, notamment dans le cadre de l’aspiration du continent à une gouvernance plus réactive, plus orientée vers le service public et plus démocratique.