Les pays africains s'intéressent à l'intelligence artificielle et cherchent à l'encadrer
Le déploiement de l'intelligence artificielle (IA) et ses effets sur l'économie était l'un des enjeux majeurs du Forum mondial sur la paix à Paris du 11 au 13 novembre.
Si l'IA promet aujourd'hui tant de bénéfices, son usage demeure timide sur le continent africain pour plusieurs raisons.
Il n'empêche, certains pays ne veulent pas être en reste.
Déjà encadré au Kenya et en Algérie, l'intelligence artificielle le sera bientôt en Afrique du Sud et en Tunisie. L'IA, autrement dit des machines capables de simuler l'intelligence humaine, pourrait être bénéfique à plusieurs secteurs, comme l'éducation, la santé ou l'agriculture.
De forts potentiels, mais de gros risques
Ces applications numériques permettraient notamment aux pays africains d'aller vers une autosuffisance alimentaire, utile en période de crise sanitaire où il est difficile de s'approvisionner.
Un autre exemple est le développement fulgurant des paiements en ligne.
Mais ses possibles progrès scientifiques s'accompagnent aussi des risques.
L'IA favorise l'agrégation massive des données et représente donc un risque de violation de la vie privée.
En 2017, par exemple, les données personnelles des électeurs kényans auraient été manipulées par l'entreprise britannique Cambridge Analytica pour influencer la présidentielle en faveur du président Uhuru Kenyatta.
Certains observateurs pointent aussi le risque pour l'emploi dans un continent où le chômage des jeunes reste important, si des machines venaient à remplacer les travailleurs humains.
Pour Minata Ndiaye, enseignante-chercheure à l'université virtuelle du Sénégal, « c’est important pour nous et indispensable pour nous les Africains surtout de pouvoir définir des stratégies, de pouvoir savoir ce que nous voulons, quelles sont les valeurs africaines que nous voulons défendre à travers l’intelligence artificielle et à partir de là nous pouvons faire un usage serein de l’IA. »