Liban : Accusations de crimes de guerre contre Israël par l’ONU après des attaques ciblant la Finul
En l’espace de 48 heures, l’armée israélienne a blessé volontairement cinq soldats de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul).
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a averti que ces « attaques » pourraient constituer des « crimes de guerre ». En réponse, le Premier ministre israélien a demandé le retrait des Casques bleus du Liban.
Depuis jeudi dernier, la Finul est la cible délibérée de l’armée israélienne, et cinq soldats de l’ONU ont été blessés ce week-end. Andrea Tenenti, porte-parole de la Finul, a accusé les forces israéliennes de tirer « de manière répétée » et « intentionnelle » sur leurs positions.
Ce dimanche, la Finul a rapporté que deux chars israéliens avaient « pénétré de force » une de leurs positions. Les Casques bleus exigent des explications après que cinq de leurs soldats ont été touchés par des tirs israéliens depuis vendredi. « Pour la quatrième fois en quatre jours, nous rappelons à l’armée israélienne et à tous les acteurs leur obligation de garantir la sécurité du personnel de l’ONU et de respecter l’inviolabilité de ses positions », a déclaré Tenenti.
Le président français, Emmanuel Macron, a qualifié ces attaques d’« inacceptables » et a convoqué l’ambassadeur d’Israël en France. Stéphane Dujarric, porte-parole des Nations Unies, a averti que « les attaques contre des soldats de la paix sont une violation du droit international, y compris du droit humanitaire international. Elles peuvent constituer un crime de guerre. »
Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a réagi en appelant au retrait des Casques bleus de la Finul de la frontière libanaise, sans se laisser impressionner par les critiques internationales. « Nous regrettons que les soldats de la Finul aient été blessés. Nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter que cela ne se reproduise. La solution la plus simple consiste à les retirer de la zone de danger », a-t-il déclaré.
Cette position a été qualifiée d’« aberration » par le Premier ministre libanais, Najib Mikati, qui a dénoncé un « nouveau refus israélien de se conformer au droit international » et a critiqué « l’agression israélienne contre la Finul ».
Andrea Tenenti a expliqué que la Finul a refusé de céder aux provocations des forces israéliennes, précisant que « les forces israéliennes avaient demandé aux Casques bleus de quitter leurs positions le long de la Ligne bleue ».
Déployée au Liban depuis 1978 à la suite d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, la Finul compte environ 10 000 soldats. Sa mission est d’opérer le long de la frontière libanaise pour superviser le retrait des troupes israéliennes du Sud-Liban.