Liban : Joseph Aoun élu président, un consensus inédit après deux ans de vacance
Après deux ans de vacance présidentielle, le Liban a enfin un nouveau chef d’État.
Le général Joseph Aoun, commandant en chef de l’armée libanaise, a été élu président de la République jeudi 9 janvier, dès le second tour du scrutin parlementaire, avec 99 voix sur 128.
Cette élection marque la fin d’un blocage politique prolongé depuis la fin du mandat de Michel Aoun en octobre 2022. La percée décisive est survenue après une rencontre entre des représentants du Hezbollah, du mouvement Amal, et Joseph Aoun, assurant au candidat le soutien nécessaire. Le retrait du candidat Sleimane Frangié, soutenu par le Hezbollah, a également été déterminant.
Pour valider cette élection, le Parlement devra amender la Constitution, qui interdit actuellement l’élection de hauts fonctionnaires en poste ou ayant occupé leurs fonctions dans les deux dernières années. Cette question reste un défi pour la mise en œuvre du mandat de Joseph Aoun.
Le Premier ministre par intérim, Najib Mikati, s’est dit optimiste quant à une issue favorable. "Pour la première fois depuis la vacance présidentielle, je ressens de la joie car, si Dieu le veut, nous aurons un nouveau président", a-t-il déclaré.
En vertu du système confessionnel libanais, la présidence est réservée à un chrétien maronite. La communauté internationale, représentée par des émissaires américains, saoudiens et français, a également joué un rôle dans les négociations. Jean-Yves Le Drian, envoyé spécial français, a assisté au scrutin.
Cette élection survient dans un contexte délicat. Après deux mois de conflit entre Israël et le Hezbollah, un cessez-le-feu a été instauré. L’accord prévoit le retrait des forces israéliennes du sud du Liban, le déploiement de l’armée libanaise à la frontière et le démantèlement des infrastructures militaires du Hezbollah au sud du fleuve Litani, sous la supervision des États-Unis, de la France et de l’ONU.
L’élection de Joseph Aoun ouvre une nouvelle phase pour le Liban, mais elle s’accompagne de nombreux défis, entre réformes institutionnelles et stabilisation politique.