Libye : l’annonce de cessez-le-feu a irrité la Turquie
Un pays s’est pourtant distingué par son absence de réaction : la Turquie, soutien du gouvernement de Tripoli dans sa guerre contre les forces nationales libyennes.
Les autorités rivales en Libye ont annoncé séparément, vendredi, la cessation des hostilités et l'organisation prochaine d'élections dans le pays meurtrier par des années de conflits. Une initiative saluée par l'ONU, l’UE et plusieurs pays arabes et occidentaux.
Un pays s’est pourtant distingué par son absence de réaction : la Turquie, soutien du gouvernement de Tripoli dans sa guerre contre les forces nationales libyennes.
La discrétion des autorités turques après l’annonce du cessez-le-feu en Libye étonne d’autant plus qu’Ankara est partie prenante au conflit en tant que principal soutien politique et militaire du Gouvernement d’union nationale basé à Tripoli (GNA).
Dans son communiqué ordonnant l’arrêt des combats, le chef du GNA Fayez al-Sarraj énonce plusieurs demandes, dont la création de zones démilitarisées à Syrte et Joufra, actuellement sous le contrôle les forces nationales libyennes. Leur retrait de ces régions est effectivement perçu à Ankara comme la condition sine qua non d’un cessez-le-feu durable.
L’échec de précédents accords entre les deux parties incite sans doute la Turquie .
En Turquie, certains observateurs appellent aussi à la prudence face à un accord qu’ils soupçonnent d’avoir été piloté par Washington. Ils s’inquiètent notamment de ses conséquences sur les intérêts de la Turquie en Méditerranée orientale, où Ankara se prévaut d’un accord maritime avec Tripoli pour mener des recherches d’hydrocarbures, a cité RFI.