Liège Bastogne Liège : Pogacar, Van der Poel, deux ogres, une seule Doyenne
La 110e édition de Liège-Bastogne-Liège se présente comme le bouquet final d’une saison de classiques de printemps déjà éblouissante dans laquelle deux hommes ont étalé leur supériorité.
Mathieu Van der Poel a choisi de prolonger le plaisir pour participer à La Doyenne pour la seconde fois de sa carrière (6e en 2020) et défier Tadej Pogacar, déjà vainqueur de l’épreuve en 2021.
Le duel attendu, entre deux organismes d’exception qui n’ont pas eu à subir les morsures du froid hier sur la route de Huy, ne devrait toutefois pas entamer l’appétit des autres prétendants, l’Amstel comme La Flèche ayant enseigné à ceux qui l’ignoraient que les grands favoris ne se retrouvent pas toujours au sommet du podium en fin de journée. Les héros de mercredi comme certains de ceux qui ont succombé aux conditions polaires pourront donc se présenter avec les plus hautes ambitions s’ils ont cessé de grelotter.
Dylan Teuns ou Mattias Skjelmose par exemple, disposent peut-être des ressources pour se remettre à niveau… en implorant le ciel de se montrer clément dimanche. Parmi ceux qui ont tenté sans succès de suivre «Steevie» dans le Mur de Huy, les Français ont montré une remarquable densité à haut niveau, avec 50 % du Top 8, mais aussi 50 %… du Top 18!
Les regards seront principalement braqués sur Kevin Vauquelin, dont la prestation hutoise rappelle quelques souvenirs joyeux dans le clan tricolore. En 2015, Julian Alaphilippe avait fait sensation en prenant la deuxième place de La Flèche Wallonne derrière Alejandro Valverde, au même âge que le jeune Normand de 22 ans, à quelques semaines près. La jeune garde française s’est aussi montrée conquérante avec Romain Grégoire (7e), mais les plus anciens ont aussi eu leur mot à dire, par la voix de Benoit Cosnefroy (4e) et de Guillaume Martin (10e). Les possibilités françaises seront encore favorisées par le renfort de Romain Bardet, qui joue les premiers rôles sur le Tour des Alpes en attendant de tenter à nouveau sa chance pour un podium à Liège (3e en 2018).
Le rendez-vous liégeois revêt également une importance particulière pour les Belges, qui peuvent voir en Maxim Van Gils un potentiel successeur à Remco Evenepoel après sa 3e place à Huy, et même en Tiesj Benoot (9e). Les Colombiens n’y ont jamais triomphé, mais Santiago Buitrago, 3e l’an dernier, n’a pas démérité hier face aux éléments naturels (5e).
Et les cyclistes du grand nord (11 Norvégiens et Danois parmi les 44 arrivants de La Flèche) joueront aussi leur chance à fond avec par exemple Tobias Johannessen (6e de La Flèche) ou pourquoi pas l’ancien vainqueur Jakob Fuglsang (2019).
La saison des classiques bat son plein, notamment avec le début de la campagne des Ardennaises, et la victoire de Tom Pidcock sur L’Amstel Gold Race.
À suivi la Flèche Wallonne, et la victoire de Stephen Williams au somment du redoutable mur de Huy. Les classiques Ardennaises se termineront avec la doyenne des classiques Liège-Bastonne-Liège. Malgré le forfait d’Evenepoel, deux monstres seront au rendez-vous, Tadej Pogacar et Mathieu Van der Poel, deux champions semblables dans leur écrasant succès mais au profil différent. Un duel de style entre les deux meilleurs “classciman” du monde.
