Ligue des champions : Real-City et Benzema-Haaland pour une demi-finale de gala
Le Real Madrid affronte Manchester City, mardi, lors de la demi-finale aller de Ligue des champions. Un match de gala pour un remake de 2022 :
Les deux équipes avaient alors joué deux matches de haut niveau, et les Merengues s’étaient imposés notamment grâce à Karim Benzema. Cette année, le Mancunien Erling Haaland pourrait jouer les trouble-fête.
Un an après, on reprend les mêmes équipes au même niveau de la compétition et on recommence. Le Real Madrid accueille Manchester City, mardi 9 mai, au Santiago Bernabeu, pour le match aller de la demi-finale de la Ligue des champions. Une rencontre de gala entre deux équipes performantes mais au palmarès diamétralement opposé sur la scène européenne.
Là où les Madrilènes ambitionnent de soulever une quinzième Coupe aux grandes oreilles le 10 juin prochain, les Citizens courent encore après leur premier trophée dans la plus prestigieuse des compétitions européennes. Mais quel que soit le vainqueur de cette demi-finale, il aura encore fort à faire avant de triompher face à l'AC Milan ou à l'Inter Milan – qui s'affrontent mercredi 10 mai lors d'un derby au sommet.
L'an dernier, les Citizens avaient pris le meilleur sur les Merengues à l'Etihad Stadium (4-3) avant que le Real Madrid ne renverse la vapeur au match retour (3-1). "Demain (mardi), on cherchera un résultat positif. Le match décisif sera à Manchester, pas demain", a déclaré le 1er mai l'entraîneur des Merengues, Carlo Ancelotti. "On cherchera à prendre un petit avantage. Et pas forcément au tableau de marque : quand tu as de bonnes sensations, que tu ne souffres pas trop, que tu évites les problèmes et que tu en crées à l'adversaire, c'est aussi positif."
Cette année, les Madrilènes abordent le premier round de cette demi-finale avec une confiance retrouvée au bon moment : largués en championnat (3e à 14 points du FC Barcelone, 1er), ils ont remporté un vingtième sacre en Coupe du Roi, le 29 avril, à Séville contre Osasuna (2-1) grâce à un doublé de Rodrygo, selon france24.
Le jeune ailier brésilien du Real a retrouvé ses qualités de finisseur au meilleur des moments, et au grand désespoir des Citizens : Rodrygo avait été leur bourreau au match retour en mai 2022, inscrivant un doublé en deux minutes dans le temps additionnel (90e, 90e+1) – avant que Karim Benzema donne la victoire à son équipe en prolongation (95e).
L'expérimenté "KB9" et le cyborg Haaland
Outre Rodrygo et Vinicius, l'attaquant français et capitaine du Real Madrid va aussi donner le ton lors du match face à Manchester City. "KB9", désigné Ballon d'Or 2022 après une saison stratosphérique, a porté son club sur ses épaules en Ligue des champions l'année dernière.
Mais à 35 ans, il vit une saison en demi-teinte à cause de plusieurs pépins physiques – dont un qui l'a conduit à un forfait douloureux pour le Mondial-2022.
Ceci étant, Karim Benzema a inscrit 29 buts en 38 matches joués cette année, un bilan comptable très honorable ponctué par plusieurs coups d'éclat : des triplés contre Valladolid (6-0), le Barça (4-0) et Almeria (4-2), tout comme ses buts contre Liverpool en huitièmes et Chelsea en quarts de finale de Ligue des champions, ont montré qu'il n'avait rien perdu de ses qualités de finisseur.
Sa présence face aux Citizens sera donc déterminante mardi, comme elle l'avait été l'an dernier (trois buts inscrits sur les deux matches). D'autant que "KB9" rêve d'entrer encore un peu plus dans l'Histoire avec la "Maison Blanche".
Il est devenu, le 29 avril, le joueur le plus titré de l'histoire du Real Madrid – à égalité avec le Brésilien Marcelo – avec 25 trophées remportés en 14 ans. Le club madrilène pourrait, quant à lui, remporter le 100e trophée de son histoire en cas de triomphe à Istanbul, le 10 juin prochain.
Karim Benzema est aussi devenu récemment le quatrième meilleur buteur de l'histoire du championnat d'Espagne (avec 236 buts inscrits) et est, pour l'instant, le quatrième meilleur marqueur de l'histoire de la Ligue des champions (90 buts) – à une unité de Robert Lewandowski.
Erling Haaland, qui sera l'atout offensif majeur des Citizens face au Real, est encore loin des sommets atteints par l'attaquant français. Mais à 22 ans, le jeune attaquant de Manchester City se positionne sur des standards encore jamais vus sur la scène européenne : il a déjà inscrit 35 buts en seulement 27 matches de C1.
Le cyborg norvégien affole aussi d'autres compteurs : il a déjà marqué 12 fois cette année en Ligue des champions avant le double affrontement contre le Real, et il a inscrit 35 buts (un record) pour sa première saison dans le championnat anglais. Toutes compétitions confondues, Erlin Haaland en est à 51 buts en 46 matches. Aucun joueur de l'élite anglaise n'avait atteint les 50 buts sur une saison… depuis 1931.
"Arrêter une équipe qui paraît inarrêtable"
Avec deux buts inscrits lors des deux matches face au Bayern Munich en quarts de finale de la Ligue des champions, Erling Haaland devrait être surveillé comme le lait sur le feu à Santiago Bernabeu. "C'est évidemment un joueur très dangereux, qui montre des qualités impressionnantes, surtout devant les buts. C'est une menace évidente", a commenté Carlo Ancelotti.
Mais l'entraîneur du Real Madrid ne veut pas résumer les Citizens à ce seul joueur : "Parler seulement de lui, c'est oublier tout une équipe qui joue bien, qui a des idées. (...) On ne prépare pas un match pour stopper Haaland, on prépare un match pour arrêter une équipe qui paraît inarrêtable. Mais je crois que l'on a les options pour faire un match équilibré et gagner."
L'attaquant norvégien apparaît tout de même comme la pièce maîtresse qui manquait ces dernières saisons au puzzle de son entraîneur, Pep Guardiola : un buteur capable de marquer dans les grands moments. "J'ai l'impression que la relation Guardiola - Haaland, ça n'a pas trop mal marché jusqu'ici", a affirmé, lundi, le milieu de terrain madrilène, Toni Kroos.
Avec Erling Haaland, le technicien de Manchester City a peut-être trouvé la formule pour permettre à son équipe de soulever enfin le seul trophée qui se refuse à lui. Depuis l'arrivée de Pep Guardiola en 2016, les déconvenues européennes se sont multipliées et l'entraîneur catalan a souvent été montré du doigt pour ses expérimentations tactiques qui se sont retournées contre lui.
Le quart de finale perdu en 3-5-2 en 2020 contre Lyon (3-1), ou même la finale contre Chelsea l'année suivante, démarrée sans milieu défensif, et perdue (1-0), ont été les échecs les plus cuisants. Cette saison, Pep Guardiola a repositionné John Stones, intégré Jack Grealish et Erling Haaland. Mais il sait que s'il ne gagne pas la C1, son passage laissera un goût d'inachevé.