Coupe du monde 2022 : Lionel Messi joue encore comme "un jeune de 20 ans", dit Jorge Burruchaga
Jorge Burruchaga, décisif en finale du Mondial-1986 au Mexique avec un but qui a offert le deuxième sacre mondial à l'Argentine, suit au Qatar l'épopée de la bande à Messi, qu'il espère voir triompher dimanche en finale.
LIRE AUSSI: Equipe de France : Benzema ne parait pas emballer a l’idée d’un retour ….
Dans un entretien accordé à l'AFP, "Burru" détaille son admiration pour Lionel Messi, qui joue comme "un jeune de 20 ans". selon challenges
Question: Au Qatar, Messi est-il le patron de la sélection comme Maradona l'était en 1986?
Réponse: "Sans aucun doute. De la même manière que Carlos Bilardo nous a dit dès son premier match comme sélectionneur que l'équipe était celle de Maradona, la sélection actuelle est celle de Messi. C'est le meilleur joueur du monde depuis vingt ans. Il joue différemment, compte tenu de son âge et des joueurs qu'il a autour de lui. Il est encore plus au service de l'équipe et toujours capable d'éclairs de génie mais peut-être moins souvent qu'il y a quatre ou huit ans. Au Brésil (lors du titre dans la Copa America en 2021, NDLR), il a ôté un poids de ses épaules et nous voyons un autre Messi."
Q: Une défaite dimanche en finale changera-t-elle la place de Messi dans l'histoire?
R: "On ne devrait pas se poser la question, Messi ne sera pas meilleur ou moins bon que Maradona, ou que quiconque, qu'il gagne ou perde. Il entrera dans l'histoire peu importe le résultat. Sur les 70 dernières années, cinq footballeurs se sont imposés comme étant les meilleurs: Di Stéfano, Johan Cruyff, Pelé, Maradona, Messi. Quatre sont sud-américains. Messi en fera toujours partie, qu'il gagne ou non. J'espère qu'il gagnera la Coupe du monde, c'est le souhait de tous les Argentins. Surtout pour lui car c'est sa dernière chance, et pour faire taire toutes les critiques qu'il a reçues alors qu'il mouille le maillot. Il a 35 ans mais donne l'impression d'être un jeune de 20 ans."
Q: Comment avez-vous perçu le match de l'Argentine contre la Croatie ?
R: "Un match impressionnant de l'Argentine. Pendant les vingt premières minutes, plus accrochées, les Argentins ont eu du mal et n'ont pas eu la maîtrise totale du ballon. L'Albiceleste a su faire jeu égal par la suite et marquer deux buts déterminants juste avant la mi-temps. La seconde période fut à sens unique, en faveur de l'Argentine qui a montré qu'elle était une grande équipe avec un Messi à son meilleur niveau."
Q: Que représente pour vous le but que vous avez inscrit en finale du Mondial-1986 ?
Le milieu de terrain argentin Jorge Burruchaga, juste avant le coup d'envoi de la finale du Mondial-1986 contre l'Allemagne, le 29 juin à Mexico (AFP/Archives - STAFF)
R: "C'est le plus beau moment de ma vie. Les répercussions n'étaient pas les mêmes que maintenant ni l'engouement. Aujourd'hui, ces choses-là ont une portée beaucoup plus grande, ça se propage plus vite. Mais ce but fait partie de moi sans aucun doute. Il est dans mon cœur et mon esprit, présent au milieu de tous mes souvenirs quand j'y repense, surtout en période de Coupe du monde. Trente-six ans se sont écoulés depuis, la moitié de ma vie. Ce qui me rend heureux, c'est d'avoir réussi ce que très peu ont pu réaliser."
Q: Comment aviez-vous été reçus en Argentine de retour du Mexique?
R: "Bilardo nous a obligés à rentrer en Argentine directement après le Mondial. C'était une époque différente. Etre reçus au pays par les supporters de toutes les équipes de football et de toutes les catégories (d'âge, NDLR), c'était magnifique. Il n'y a pas de meilleure récompense que voir la joie sur le visage des gens, jeunes comme vieux, heureux grâce à ce que vous avez accompli. Le football, surtout en Argentine, nous permet d'oublier nos problèmes. Le mois pendant la Coupe du monde est unique, c'est ce que nous vivons actuellement."
Q: Comment jugez-vous le niveau de cette Coupe du monde?
R: "Jusqu'à présent, je n'ai pas été emballé par le Mondial. Honnêtement, je n'ai pas vu de grands matches, à l'exception d'Angleterre-France (en quarts de finale, NDLR), qui, à mon avis, était le meilleur car c'était du haut niveau pendant quatre-vingt-dix minutes. Ce match aurait mérité d'aller en prolongation si (Harry) Kane avait réussi son penalty. Sinon je n'ai vu que des rencontres ternes. On pensait voir des joueurs en forme mais j'ai vu des équipes marcher sur le terrain. Je n'ai pas vu de grandes performances individuelles. Neymar s'est blessé, Ronaldo n'a pas joué. C'est une Coupe du monde étrange. L'Allemagne est sortie rapidement et les favoris ont perdu au moins un match."