Retour des hommes sur la Lune : Blue Origin de Jeff Bezos sélectionné par la Nasa pour la mission Artemis 5
L'homme envisage à nouveau de poser le pied sur la lune !
Deux ans après avoir attribué un premier contrat à SpaceX, la Nasa a annoncé vendredi avoir choisi l'entreprise spatiale américaine Blue Origin pour construire un deuxième système d'alunissage, destiné à transporter des astronautes jusque sur la surface de la Lune.
Jeff Bezos peut avoir le sourire. Blue Moon, l'alunisseur de Blue Origin, l'entreprise spatiale que le milliardaire américain a fondée, a été sélectionné par la Nasa pour la mission Artemis 5, laquelle doit amener des astronautes sur la Lune en 2029. L'alunisseur, sur lequel travailleront Boeing, Draper, Astrobotic, Honeybee Robotics et Lockheed Martin, devra auparavant démontrer sa sûreté en réalisant un atterrissage sur la Lune sans équipage.
Plainte contre la Nasa
Ce contrat d'une valeur de 3,6 milliards d'euros constitue une belle victoire pour Blue Origin face à son rival SpaceX qui l'avait emporté il y a deux ans pour le contrat d'Artemis 3, qui sera la première mission à déposer des astronautes sur la surface lunaire depuis 1972. Cette mission est officiellement prévue fin 2025 mais les chances de voir le calendrier respecté sont faibles. Econduit pour ce premier contrat, Blue Origin avait déposé plainte contre la Nasa, l'accusant d'avoir choisi une seule société et non deux comme elle l'avait laissé entendre. Mais la plainte avait été rejetée.
Un an plus tard, en 2022, la Nasa avait également sélectionné SpaceX avait pour l'alunisseur de la mission Artemis 4. Prévue en 2028, elle doit passer, avant de se poser sur la Lune par une nouvelle station spatiale en orbite lunaire, Gateway, qui reste à construire. Ce sera la même chose pour Artemis 5.
Objectif Mars
Parallèlement, l'agence spatiale américaine a lancé un appel d'offres à destination d'autres compagnies pour la suite du programme. Pour rappel, l'objectif du programme Artemis est d'apprendre à vivre sur la Lune, afin de tester toutes les technologies nécessaires à un voyage plus périlleux encore : celui vers Mars.
L'aventure a débuté l'automne dernier par la mission Artemis 1 et l'envoi d'un vaisseau autour de la Lune, sans équipage. La mission Artemis 2 enverra elle quatre astronautes autour de la Lune à l'automne 2024, sans y atterrir. Toutes ces missions visent le pôle sud de la Lune, où se trouve de l'eau sous forme de glace.
« Nous voulons davantage de mise en concurrence. Nous voulons deux alunisseurs », a déclaré vendredi le patron de la Nasa, Bill Nelson. "Cela signifie que vous avez davantage de fiabilité, et une alternative de secours."
Un mastodonte de 45 tonnes
Blue Moon, l'alunisseur de Blue Origin fera 16 mètres de haut et pèsera 45 tonnes une fois rempli de son carburant (de l'hydrogène et de l'oxygène liquides). Lockheed Martin sera chargée de développer un élément crucial : une sorte de navette chargée d'aller ravitailler en carburant Blue Moon autour de la Lune pour lui permettre de pouvoir descendre et remonter les astronautes de la surface de la Lune. Pour lancer à la fois son alunisseur et cette navette, Blue Origin prévoit d'utiliser sa fusée New Glenn, qui n'a encore jamais volé.
Les astronautes décolleront eux à bord de la capsule Orion, propulsée jusqu'à la Lune grâce à la nouvelle méga-fusée SLS de la Nasa. Ces deux éléments ont été testés à vide durant Artemis 1, et le seront avec équipage durant Artemis 2. Pour Artemis 3, Orion s'amarrera directement à l'alunisseur de SpaceX. Deux astronautes descendront alors sur la Lune pour environ une semaine (deux autres resteront à bord d'Orion). Une fois leurs expériences terminées, les deux aventuriers remonteront dans l'alunisseur, jusqu'à Orion, qui ramènera les quatre membres d'équipage sur Terre.
Par la suite, Orion viendra s'accrocher à la station spatiale Gateway, et les astronautes passeront par elle avant d'embarquer à bord de l'alunisseur de SpaceX (Artemis 4), ou de Blue Origin (Artemis 5).
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L'alunisseur de SpaceX sera une version modifiée de son vaisseau Starship, actuellement en développement au Texas. Il a explosé en vol lors d'un premier gros test en avril. Avant de pouvoir revoler, SpaceX devra non seulement renforcer son pas de tir mais aussi déterminer la cause des problèmes rencontrés en vol. Plusieurs moteurs n'ont pas fonctionné, et les deux étages de la fusée ne se sont pas séparés comme prévu, forçant SpaceX à activer la commande d'auto-destruction.