Lutte anti-drogue/Philippines: Duterte ne coopérera pas avec l'enquête de la CPI
Le président philippin Rodrigo Duterte "ne coopérera jamais" avec l'enquête de la Cour Pénale Internationale (CPI) sur la campagne de lutte contre le trafic de drogue menée par le gouvernement , a affirmé mardi son porte-parole.
La procureure de la Cour, Fatou Bensouda, a annoncé lundi avoir demandé l'ouverture d'une enquête sur les allégations selon lesquelles des fonctionnaires de la police nationale philippine auraient "illégalement tué plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de civils" entre 2016 et 2019.
M. Duterte avait été élu en 2016 après une campagne sécuritaire outrancière, promettant d'éradiquer le trafic de drogue en faisant abattre des dizaines de milliers de délinquants.
"Le président ne coopérera jamais jusqu'à la fin de son mandat le 30 juin 2022", a affirmé à la presse Harry Roque, le porte-parole du président.
Ces violences faisaient l'objet d'un examen préliminaire depuis le 8 février 2018, ce qui avait poussé M. Duterte à retirer son pays de la CPI en 2019.
Mme Bensouda, à la veille de la fin de son mandat, a indiqué que la CPI demeure compétente pour enquêter sur des crimes commis par des pays non membres.
Elle a dit disposer d'informations selon lesquelles "des fonctionnaires de la police nationale philippine, et d'autres personnes agissant de concert avec eux, auraient illégalement tué plusieurs milliers, voire des dizaines de milliers de civils".
M. Roque a rejeté ces affirmations, estimant que c'est "insulter tous les Philippins" de laisser penser que le système judiciaire de l'archipel connaissait des dysfonctionnements.
"Nous allons être comparés à des pays comme le Darfour, des régions où il n'y a pas de gouvernement capable. Ce n'est pas juste", a-t-il déclaré.
"Si des meurtres ont eu lieu, l'usage d'une force et d'une violence appropriées ont été respectées", selon lui.