France: Bertelsmann-RTL, cédera-t-il à M6?
Le géant allemand des médias Bertelsmann a choisi de renoncer pour la deuxième fois en un mois à céder le contrôle de M6, deuxième groupe privé de télévision et de radio en termes d'audience en France.
Son dirigeant Thomas Rabe a expliqué lundi ce revirement par "les risques légaux et les incertitudes" liés à l'autorisation de la vente de la part des différentes autorités de régulations et de la concurrence.
Suivant une stratégie de repli sur les marchés nationaux, le groupe Bertelsmann cherchait depuis près de deux ans un repreneur pour sa participation de 48,3% dans le groupe M6 (éditeur des chaînes M6, W9, 6ter, Gulli et Paris Première et des radios RTL, RTL2 et Fun Radio), qu'il détient via le groupe RTL.
Il avait d'abord choisi l'alliance avec le groupe Bouygues, propriétaire de la chaîne concurrente TF1, et plaidé pendant des mois pour la création d'un champion français de la télévision capable de s'opposer aux plateformes de streaming (Netflix, Disney ou Amazon).
Mais mi-septembre, face aux réticences de l'Autorité française de la concurrence d'autoriser l'opération, les deux groupes avaient préféré abandonner leur projet.
Trois autres repreneurs avaient déposé jeudi des offres engageantes.
Une première était portée par le producteur français Stéphane Courbit (Banijay), une deuxième par le milliardaire français Xavier Niel, associé avec la famille Berlusconi, et une troisième par le Tchèque Daniel Kretinsky, propriétaire du groupe de presse CMI France (Elle, Marianne), également actionnaire du Monde et de TF1.
Malgré sa décision de conserver sa participation au capital de M6, "RTL Group reste convaincu que la consolidation du marché est nécessaire pour concurrencer les plateformes technologiques mondiales - et que la consolidation du marché se produira tôt ou tard sur les marchés européens de la télévision", a indiqué le groupe.