TF1, M6, Canal+ et Altice repartent à l'offensive contre France Télévisions
Les chaînes privées maintiennent leurs chiffres après avoir été accusées par Delphine Ernotte, la présidente du groupe audiovisuel, d'avoir effectué une «analyse caricaturale et grossière» de l'offre du service public.
Les chaînes privées repartent à l'offensive.
En début de semaine, Delphine Ernotte, la présidente de France Télévisions, avait accusé TF1, M6, Canal+ et Altice (BFMTV, RMC...) d'avoir avancé des «chiffres tronqués», mis en avant des «exemples fallacieux» et in fine réalisé une analyse «caricaturale et grossière» de l'offre de service public, dans leur courrier adressé à la première ministre Élisabeth Borne le 10 mai dernier.
Des allégations totalement fausses, rétorquent les quatre diffuseurs rassemblés au sein de l'Association des chaînes privées (ACP).
Dans un communiqué commun, l'association indique maintenir «ses analyses et éléments chiffrés en particulier sur la programmation généraliste et peu différenciante de France 2».
L'ACP précise qu'elle s'est appuyée sur «des éléments essentiellement tirés du rapport de l'ARCOM, lui-même nourri de données fournies par France Télévisions».
En somme, TF1, M6, Canal+ et Altice persistent et signent. Ils continuent de dénoncer des «avantages compétitifs» dont l'audiovisuel bénéficierait à leur détriment et qui «interrogent sur la clarté de ses missions et de son financement ».
Les quatre groupes privés estiment que les chaînes du service public doivent respecter «des obligations de diffusion par chaîne, comme leurs concurrentes privées, afin de rétablir un contexte de compétition équilibrée et équitable».
Nourrir le débat public
S'agissant des recettes commerciales de France Télévisons, ils souhaitent que les règles du jeu autour de la publicité sur les applications digitales ou de l'interdiction de la publicité après 20h sur les chaînes publiques «soient réaffirmées et ne puissent être contournées».
Le marché publicitaire télévisuel, rappellent-ils, est devenu «particulièrement concurrentiel».
L'ACP rappelle enfin qu'elle «soutient sans ambiguïté le rôle du service public de la télévision ainsi que son niveau de financement actuel».
Il ne s'agit donc pas de réclamer une baisse des dotations publiques, qui s'élèvent actuellement à 2,4 milliards d'euros pour France Télévisions.
Les chaînes privées souhaitent «une clarification des règles pour que chacun puisse remplir au mieux ses missions dans un cadre de concurrence équilibrée».
TF1, M6, Canal+ et Altice font valoir que leurs propositions viendront «conforter le rôle important de l'investissement public comme privé dans la création française» et estiment que leur démarche «contribue légitimement à nourrir le débat public actuel autour du rôle et des missions du service public de la télévision».