Macky Sall appelle à une sensibilisation des Sénégalais sur les opportunités de la finance islamique
Le président de la République du Sénégal, Macky Sall, a souligné, lundi, la nécessité d'une sensibilisation des citoyens sénégalais sur l'épargne nationale et les opportunités de la finance islamique.
Macky Sall, qui s'exprimait à l'ouverture à Diamniadio, à 30 km de Dakar, des travaux de la septième édition du Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest (20-21 juin), a insisté également sur l’importance pour le Sénégal de s’inspirer de l’expérience des pays très en avance sur la pratique de cette finance alternative adossée aux principes de l’islam.
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"Pour tirer avantage de la finance islamique, nos pays gagneraient à partager leur expérience dans ce domaine. Il faut que les citoyens soient sensibilisés, afin de mieux mobiliser l’épargne nationale en recourant à la finance islamique", a-t-il déclaré.
Tenu sous le thème "le Financement des grands projets d’infrastructures par la Finance islamique" , le Forum international sur la finance islamique en Afrique de l’Ouest est organisé à l’initiative de l’Institut africain de finance islamique, du gouvernement du Sénégal et de la Banque islamique de développement (BID).
"C’est un thème qui me réjouit, car les infrastructures constituent la base du développement. Il ne peut y avoir de développement sans ponts, autoroutes, chemins de fer, ports ou aéroports", a souligné Macky Sall.
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"Sans infrastructures, l’intégration africaine restera toujours un vœu pieux. C’est pour cela que nous avons construit le pont de la Sénégambie, le pont de Rosso (encore en construction) et le pont Nelson-Mandela (à Foundiougne), qui contribuent à fluidifier le trafic avec les pays voisins", a ajouté le chef de l'Etat sénégalais.
Macky Sall souligne que la finance islamique doit jouer pleinement son rôle de "catalyseur de croissance et de progrès", même si elle est un "domaine non encore suffisamment connu dans nos pays".
Cette finance alternative a fait des progrès en Occident, tandis que l’Afrique subsaharienne, malgré ses importantes communautés musulmanes, en est "le parent pauvre", a-t-il indiqué , relevant qu'avec "un potentiel de 4.000 milliards de transactions, moins de 5 % vont à l’Afrique de l’Ouest".
Cette faible partie est essentiellement captée par le Nigeria, la Côte d’Ivoire et le Sénégal, estime le chef de l’Etat.
"Si la finance islamique a cours dans certains pays asiatiques à forte majorité musulmane, elle progresse également dans d’autres régions où l’islam n’est pas la religion dominante", a-t-il fait observer, citant en exemple le Luxembourg et le Royaume-Uni.
Il a invité par ailleurs l’Organisation de la coopération islamique (OCI), la Banque islamique de développement et tous les organismes compétents dans ce domaine à "promouvoir" cette finance en vue du financement des projets publics et privés des pays d’Afrique de l’Ouest.
"Nous devons aussi relever les défis de l’aménagement du cadre réglementaire. Il faut que nous soyons en phase avec l’évolution de la finance moderne ", a-t-il dit.
"Les opportunités sont vastes et prometteuses, si nous travaillons à mieux faire connaître et maîtriser leurs mécanismes de mobilisation", a encore souligné le chef de l’Etat.
Le 7ème Forum international sur la Finance islamique de l’Afrique de l’Ouest, s’inscrit dans le calendrier des Conférences officielles du Gouvernement du Sénégal, selon les organisateurs.