Macron a-t-il offert au pape un livre volé par les nazis?
Emmanuel Macron a offert au pape, lors d’une visite à Rome lundi 24 octobre, la première édition en français de l’essai philosophique Projet de paix perpétuelle d’Emmanuel Kant, paru en 1796.
Une photo de la page de titre est devenue virale et a suscité des interrogations d’internautes en Pologne et en France.
Sur celle-ci, un cachet, traduit sur les réseaux sociaux comme indiquant « bibliothèque universitaire de Lviv », ville qui appartenait à la Pologne jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et qui est aujourd’hui en Ukraine, est visible.
Dès lors, questions et interprétations sur l’origine du livre ont fleuri : des internautes et des médias polonais ont soupçonné que l’ouvrage ait pu être volé par les nazis allemands qui ont occupé cette ville pendant la Seconde Guerre mondiale, rapporte 20 Minutes.
L’affirmation a été relayée ensuite sur les réseaux sociaux français. « Macron a offert au Pape un livre volé à la Pologne pendant la guerre datant de 1796 », s’indigne ainsi un compte, familier des infox.
« Quelle honte ! Macron a offert au Pape un livre volé à la Pologne par des nazis », s’insurge un autre internaute.
FAKE OFF
Mais cet essai n’a en « aucun cas » été volé par les nazis, affirme la librairie Hatchuel, spécialisée dans la vente de livres anciens et rares. Contacté par 20 Minutes, Patrick Hatchuel confirme avoir vendu le livre à l’Elysée. L’exemplaire a été acquis par la présidence avec une remise de 10 % sur le prix affiché de 2.500 euros.
La description de l’ouvrage, partagé dans une capture d’écran par un journaliste suisse, Arnaud Bedat, est toujours consultable ici.
Sur la page de titre du livre, le cachet, objet de toutes les interrogations, indique « Czytelnia Akademicka Welwowie », en dessous se trouve également une cote de bibliothèque.
Datant de la fin du XIXe siècle, ce cachet est celui d’une « bibliothèque qui n’est pas institutionnelle, mais une bibliothèque d’une association d’étudiants à Lviv », indique Patrick Hatchuel. La photo de cette page de titre, attribuée au Vatican, se retrouve dans une vidéo diffusée le 24 octobre par le compte Twitter de la conférence des évêques de France.