France : Macron veut recevoir Hollande et Sarkozy à l'Élysée pour une nouvelle réforme…

Nicolas Sarkozy et François Hollande vont-ils reprendre le chemin de l'Élysée ? Emmanuel Macron souhaite les inviter très prochainement pour parler d'une éventuelle réforme des institutions.

Lors de son premier mandat, le chef de l'État avait dû prendre acte de son incapacité à faire aboutir son triple projet de réduction d'un tiers du nombre de parlementaires, de limitation des mandats dans le temps, et d'instauration d'une part de proportionnelle aux législatives. 

Lors de sa campagne de réélection, il avait remis le sujet sur la table. Mais sans entrer dans le détail. Davantage en énonçant une méthode qu'en dévoilant un projet. Il avait ainsi promis la mise en place d'une commission transpartisane.

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Depuis sa réélection, on n'entendait cependant plus guère parler du projet. Mais Emmanuel Macron ne renonce pas. Sans attendre la fin de la séquence retraites, il relance le sujet.

Certes avec prudence. Comme le confie un de ses proches, «il veut goûter l'eau avant de plonger». En clair : pas question de se lancer dans une réforme institutionnelle sans garantie d'aboutir et sans un minimum d'envergure.

Macron a une stratégie , avant toute chose il aimerait recevoir ses deux prédécesseurs, Nicolas Sarkozy - qui avait fait voter une réforme constitutionnelle d'ampleur en 2008, notamment pour limiter à deux le nombre de mandats présidentiels consécutifs , et François Hollande.

Les cartons devraient partir dans les jours qui viennent de l'Élysée en direction de la rue de Miromesnil et de la rue de Rivoli. Les deux anciens présidents seraient toutefois reçus séparément.

Dans l'esprit de Macron, il s'agit de les consulter. Pas de leur confier la réforme. À l'été, l'idée avait circulé faisant de Sarkozy et Hollande les pilotes d'un tel projet ou les animateurs d'une éventuelle commission.

Il n'en sera rien. Le chef de l'État tient à la clarté des rôles : l'exécutif consulte, mais c'est lui qui propose sa vision.

On ne sait pas encore que veut faire exactement Macron mais il aimerait «redonner de la force à la souveraineté populaire».

Ce qui passerait d'abord par une clarification du cadre institutionnel dans un pays où les instances élues sont de plus en plus concurrencées par des instances administratives et hauts comités, toujours plus nombreux et imposant souvent leurs vues sans disposer de la moindre légitimité populaire.

L'effet de cette prolifération est de rendre parfois impuissantes les autorités politiques. Et, par ricochet, de dissuader les vocations politiques de haut niveau.

On le sait, Macron n'a jamais été fan d'une décentralisation qui, sous couvert de transfert de compétences, fait des collectivités territoriales de simples guichets locaux de l'action de l'État.

Plus que des compétences, le président de la République voudrait transférer aux collectivités des responsabilités qu'elles auraient à assumer devant les électeurs.

Mais le président français , conscient de l'absence de majorité suffisante à l'Assemblée et au Sénat, ne veut pas aller au casse-pipe. Il ne voudra ni échec au Congrès, ni demi-mesures.

Ou bien il obtient un consensus large sur projet ambitieux, ou bien il renoncera. Que lui suggéreront Sarkozy et Hollande ?

Nous rapporte Le Figaro .